Hommes et femmes en nations : L'ordre
La frontière Oder-Neisse enfin !
La frontière orientale de l’Allemagne unifiée, la fameuse ligne Oder-Neisse, i pris, le 14 novembre 1990, un statut — en principe — définitif, reconnu par un document de droit international. Le traité, signé à Varsovie par le ministre polonais des affaires étrangères, Krzysztof Skubiszewski, et son collègue alle¬mand, Hans Dietrich Genscher, met fin à une querelle qui a maintes fois menacé d’envenimer les relations entre les deux pays et qui a, pendant un temps, jeté une ombre sur le processus d’unification allemande. Ce traité consacre l’abandon à la Pologne de 104 000 km2 de terres qui furent pendant des siècles considérées comme allemandes. « Il n’a pas été simple de faire admettre au chancelier Kohi que la reconnaissance définitive de cette frontière était la condition sine qun non de l’acceptation par les puissances alliées de la Seconde Guerre mondiale de la réunification du pays. La droite allemande caressait l’espoir d’enclencher une vaste négociation aboutissant à donner à ces territoires un statut distinct du reste de la Pologne, sous couvert d’une « européanisation », et d’ouvrir ainsi la porte au retour de l’influence allemande. La fermeté des Alliés, en particulier de la France, qui s’est engagée aux côtés de la Pologne avec une netteté qui a causé quelque irritation à Bonn, n’a laissé aucune autre issue au chancelier Kohi que de mettre ses compatriotes et les groupes de pression des réfugiés devant un choix simple : sans l’acceptation du caractère définitif de la frontière Oder-Neissc, il n’y aurait pas de réunification avalisée par les Alliés. »
Le traités Start 2
« Le président George Bush a signé à Moscou, le dimanche 3 janvier 1993, ,ivec son homologue russe, Boris Eltsine, le traité de désarmement START 2, n msidéré par les deux partis comme “le plus grand accord de désarmement de l’histoire” et qui prévoit une réduction des deux tiers des arsenaux stratégiques d’ici dix ans. [Le] président George Bush [achève] son mandat sur un spectacu¬laire succès diplomatique : la signature avec la Russie d’un accord supprimant les engins nucléaires les plus dangereux, tout en laissant un singulier avantage stratégique aux Etats-Unis. A quelques semaines de son départ de la Maison- Hlanche, [c’est] assurément une assez belle “sortie”. Cet accord est “l’enfant i héri” du Président américain, qui a souvent claironné que la tin de la guerre Imide devait d’abord signifier “la fin du cauchemar nucléaire”.
START 2 est, comme son nom l’indique, dans la lignée de START 1 : il s’agit d’un accord qui ne se borne pas à fixer des “plafonds” au développement des arsenaux nucléaires mais qui supprime des catégories entières d’armes. Il va, lependant, beaucoup plus loin qu’aucun autre accord sur le désarmement en prévoyant le démantèlement de certaines des armes les plus terrifiantes. START 1, signé en juillet 1991 à Moscou et ratifié en octobre [ 1992] par le Sénat américain, était un bon début.
Quantitativement et qualitativement, l’accord représenterait ainsi un pas de Céant dans le désarmement nucléaire. Les premiers ont toujours privilégié les engins au sol : leurs batteries de SS-18 et SS-19 représentent le “cœur” de leur arsenal nucléaire. Ces gros missiles dans leurs silos faisaient la fierté des généraux soviétiques. Les Etats-Unis, eux, ont, depuis longtemps, donné la préférence à leurs missiles Trident embarqués à bord des sous-marins. START 2 s’en prend donc à l’essentiel du dispositif nucléaire de Moscou et, apparemment, iela n’a pas été facilement accepté par les militaires russes. D’une part, les Russes ont déjà du mal à tenir le rythme prévu de démantèlement des armes que- leur impose START 1.
Cela tient essentiellement au coût de l’opération : la Russie n’a pas plus les moyens de la course au désarmement que de la course aux .innements. D’autre part, les Russes n’ont plus le monopole des armes nucléaires de l’ex-URSS : celles-ci, et notamment certains des fameux SS-18, sont aussi aux mains de trois autres Républiques, Ukraine, Kazakhstan et Biélorussie. Or, bien qu’ayant signé un protocole les engageant à respecter la part qui leur revient dans l’application de START 1 et à se défaire de tous leurs engins nucléaires d’ici à l’an 2000, aucune des trois autres Républiques “nucléaires” ne paraît, aujourd’hui, disposée à se séparer facilement de scs missiles. Elles entendent en “marchander” plus cher le démantèlement, contre davantage d’aide occidentale et contre des garanties de sécurité face à la Russie. En somme, START 1, déjà mal ou à peine appliqué, augure très mal de la mise en œuvre d’un START 2 autrement plus ambitieux. »
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