Le condwana occidental
On ne connaît actuellement que fort peu de gisements fossilifères du Crétacé supérieur sur les terres estgondwaniennes.
L’Australie, où aucun vertébré fossile de cette période n’a encore été découvert, est heureusement riche en données paléobotaniques. L’étude de ces végétaux fossiles du Crétacé supérieur est très révélatrice, puisqu’apparaissent alors des familles de plantes qui sont aujourd’hui encore confinées à la région australienne, telles certaines protéacées. L’isolement de l’Australie était donc effectif au Crétacé supérieur.
Ainsi les faunes australienne et néozélandaise de la fin du Crétacé, qui évoluèrent isolément pendant des dizaines de millions d’années à partir d’une communauté de peuplement originale, constituentelles les vrais mondes perdus de l’ère mésozoïque et le réservoir d’extraordinaires découvertes à venir.
Il est en effet certain que les futures explorations des continents issus du Gondwana oriental révéleront un jour des écosystèmes extrêmement originaux et l’existence d’animaux inconnus jusqu’alors.
La laurasie
Après l’immigration massive de familles euraméricaines au Crétacé inférieur, la faune asiatique s’est retrouvée à nouveau isolée pendant des millions d’années. A côté des anciennes familles mésoasiatiques comme les tyrannosauridés ou les nemegtosauridés se sont développées alors de nombreuses nouvelles formes comme les psittacosauridés ou les oviraptoridés. Le premier représentant de cette dernière famille, Oviraptor, fut découvert dans les années 1920 par une expédition de l’Américan Muséum de New York dans le désert de Gobi, au nord de la Chine.
Ce dinosaure carnivore présente la particularité de ne pas posséder de dents. Dans les mêmes couches géologiques, les paléontologues américains avaient découvert les ossements d’un dinosaure herbivore d’une autre espèce, baptisé Protoceratops, ainsi que des œufs de dinosaures. Ils décidèrent arbitrairement qu’ils avaient été pondus par lui. Comme ils s’interrogeaient sur le régime alimentaire d’un dinosaure carnivore dépourvu de dents, ils imaginèrent qu’Oviraptor se nourrissait des œufs de Protoceratops, d’où son nom qui signifie « le voleur d’œufs ». Mais, cette belle histoire avait des bases fragiles, comme le démontra la suite des événements.
Dans les années 1990, une nouvelle expédition de l’American Muséum de New York découvrit « de nouveaux œufs de Protoceratops ». Mais, cette fois, ils contenaient des embryons fossilisés. L’étude des embryons montra qu’il ne s’agissait pas de Protoceratops mais d’Oviraptor !
Le premier exemple de couvaison dinosaurienne
En 1995, une autre expédition américaine découvrit, toujours dans la désert de Gobi, en Mongolie, un squelette d’Oviraptor qui avait été enseveli par un vent de sable il y a 70 millions d’années, alors qu’il couvait ses œufs ! C’est là le premier exemple de couvaison dinosaurienne, et force est de constater qu’Oviraptor, si l’on ignore tout de son régime alimentaire, prenait grand soin de ses œufs…
Des animaux d’origine mésoasiatique constituent la base du nouveau royaume laurasiatique qui a réuni l’Asie et l’Amérique du Nord au
Crétacé supérieur. L’ouverture de l’océan Arctique a en effet entraîné la fermeture de la région
du détroit de Béring, autorisant des contacts directs entre l’Asie et l’Amérique du Nord dès la fin du Crétacé inférieur. De nombreux animaux asiatiques ont alors colonisé l’Amérique du Nord,
éliminant la plupart des anciennes formes euraméricaine.
La faune nordaméricaine de la fin du Crétacé est essentiellement d’origine asiatique.
Ainsi, les célèbres dinosaures Tyrannosaurus et Triceratops ont leurs ancêtres en Asie (en Thaïlande pour le premier et au Kazakhstan pour le second).