Méditerranée : La bataille pour les routes maritimes de 1000 à 300 av. J.-C.
les maîtres du commerce méditerranéen du XIVe au XIIe siècle. Fournisseurs attitrés des rois du continent et des îles — les wa-na-kes comme les appelaient les Mycéniens —, ils se firent surtout une spécialité du commerce au long cours entre l’Egée, les côtes de Syrie et de Palestine, et le centre de la Méditerranée, poussant même à l’occasion leurs incursions jusqu’à la péninsule Ibérique. La présence mycénienne sur les côtes d’Italie du Sud, de Sicile et de Sardaigne s’est vue si bien confirmée par les découvertes archéologiques de ces quarante dernières années qu’il est permis de parler, dans beaucoup de cas, de véritables foyers d’occupation mycéniens.
Même si les sites concernés ne semblent pas très nombreux, le passage des hommes de Mécènes est très tôt attesté par des objets, souvent remarquables par leur qualité, trouvés à la fois sur des lieux d’habitation et à l’intérieur de sépultures, signe de leur présence permanente. L’examen de plusieurs milliers de céramiques retrouvées sur le site où serait fondée ultérieurement la colonie grecque de Métaponte. à Termitito, en Italie du Sud, a révélé, mêlés à des céramiques provenant indubitablement du pays mycénien — surtout de la région d’Argos —. un certain nombre d’objets confectionnés sur place.
Les historiens modernes, de façon parfois peu convaincante, mettent souvent ces avant-postes égéens en rapport avec les récits légendaires des exploits de héros grecs, récits censés contribuer a légitimer les entreprises de conquête auprès des populations autochtones et faciliter l’établissement de relations diplomatiques avec les « barbares ». Mais ces établissements précoces peuvent tout aussi bien être interprétés comme les premières manifestations des activités commerciales en Méditerranée, dans ce qu’elles eurent de plus caractéristique jusqu’à l’avènement de Rome : contacts marchands et ambitions coloniales y apparaissent indissociables.
Les routes suivies par les marchands phéniciens et grecs furent, pour la plupart, celles qu’avaient fréquentées avant eux les négociants mycéniens. Phéniciens et Grecs se contentèrent de les prolonger dans des directions déjà indiquées par les Mycéniens. Tout comme leurs prédécesseurs de l’âge du bronze, ces marchands fournissaient aux sociétés les plus évoluées du Proche-Orient les matières premières et les autres produits dont elles avaient besoin, en échange d’objets de luxe dont les cultures de Méditerranée occidentale étaient avides. Mais les relations nouées ainsi avec les populations autochtones ne se limitaient jamais à des contacts purement commerciaux. Si les conditions les plus favorables étaient réunies, c’est-à-dire si la population locale était relativement peu importante et si la région se révélait riche en ressources agricoles, le comptoir marchand se transformait naturellement en colonie. Dans les cas où une force militaire se montrait capable de s’opposer à l’intrusion que représentait l’installation d’une colonie, les contacts établis permettaient quand même, grâce à la présence de quelques artisans compétents dont les produits étaient appréciés, de transmettre certains savoir-faire.
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