Le Néolithique
Le Néolithique est un ensemble diversifié de cultures qui introduisent un changement radical dans la façon de vivre des hommes. Essentiellement chasseurs- cueilleurs à la fin du Mésolithique, les hommes, au Néolithique, se sédentarisent et deviennent les producteurs de leur propre alimentation ; ils inventent la céramique et fabriquent des haches polies. Six foyers de naissance et de propagation du Néolithique sont bien connus : l’Afrique orientale, le Moyen-Orient, l’Inde, l’Extrême-Orient, le Mexique et le Pérou. Le Néolithique se termine, par définition, avec l’apparition de la métallurgie.
Le néolithique européen
Le Néolithique est divisé en plusieurs périodes ou cultures qui ont des valeurs tant chronologiques que locales. En Europe, deux traditions néolithiques majeures se transmettent par la Méditerranée et par le Danube.
Il semble que la néolithisation de l’Europe soit liée à la propagation d’une culture venant vraisemblablement du Moyen-Orient. Le Néolithique semble arriver en Europe durant le VIe millénaire av. J.-C., au cours de ce qui a dû être une sorte de colonisation.
L’agriculture
Le Néolithique marque le passage d’une économie basée sur ia prédation (chasse et cueillette) à une éco¬nomie de production (agriculture). Il semble que les Néolithiques arrivant en Europe aient apporté avec eux des espèces déjà domestiquées, qu’elles soient animales ou végétales.
La domestication consiste à favoriser le développe-ment d’une espèce, puis à créer pour elle un environne-ment artificiel : champs défrichés pour les végétaux, pâturages et enclos pour les animaux. Les espèces ani-males domestiquées au Néolithique sont le mouton, la chèvre, le bœuf et le cochon. Quant au chien, il était déjà le meilleur ami de l’homme à la fin du Magdalénien. Les animaux domestiques fournissaient de la viande, mais aussi du lait et de la laine. Les premières plantes cultivées étaient surtout des céréales : blés, orges, millets… Au Proche et au Moyen-Orient, il semble que la domestication des plantes ait précédé celle des animaux et la réalisation de céramiques (c’est le Néolithique précéramique).
La sédent arisation
La sédentarisation devient pratiquement une nécessité dès lors que l’on cultive la terre. En effet, des agriculteurs qui sèment attendent de récolter, mais cet enraci¬nement n’interdit en rien les mouvements de migration. D’autre part, il semble bien qu’au Proche et au Moyen- Orient la sédentarisation ait précédé l’agriculture. La sédentarisation se traduit par la construction de cabanes (maisons à une seule pièce) et de villages. On constate que la quasi-totalité des premiers villages sont dotés de structures de protection. Si aucune trace de guerre ou de bataille organisée n’existe avant le Néolithique, cette période semble marquer leur naissance.
Les différentes cultures qui se sont succédé pendant le Néolithique (on distingue les Néolithiques ancien, moyen et final) présentent souvent de fortes particularités régionales.
Dans la zone méditerranéenne, la culture à céramique cardiale se développe dès le VIe millénaire av. J.-C. et atteint son apogée durant le Ve millénaire. La céramique est imprimée de décor*, faits par appli¬cation de coquilles de cardium. Les vases, modelés aux colombins, présentent des fonds arrondis. Les outils en pierre sont de formes géométriques. Les habitats sont en grottes (Fontgrégoua dans le Var, Gazel dans l’Aude ou La Baume-de-Montclus dans le Gard), dans des abris-sous-roche (abri Jean-Cros dans l’Aude) ou en extérieur (Leucate-Corrège, dans l’Aude).
Au Néolithique moyen, une culture est particulière¬ment répandue : le Chasséeu, défini grâce aux fouilles du camp de Chassey en Saône-et-Loire, qui se développe durant le IVe millénaire. La céramique, assez élaborée et comportant des faciès locaux bien marqués, se compose surtout de coupes et de vases « globuleux » à fonds ronds. Les outils lithiques sont sur lames et lamelles. Les pointes de flèche sont tran¬chantes ou perforantes. Les habitats sont en grottes, en abris comme à Font-Juvénal dans l’Aude, ou en plein air, comme à Saint-Michel-du-Touch, près de Toulouse.
Le Néolithique final, durant le IIIe millénaire av. J.-C., se caractérise aussi par un grand nombre de faciès locaux. Dans la culture de Ferrières (Gard), par exemple, les poteries sont toujours à fonds ronds et décorées de chevrons obtenus par incision. Les outils en silex sont faits dans des petites plaquettes. De nombreux dolmens du sud de la France datent du Néolithique final. On connaît peu d’habitats de cette période.