Israël/Palestine : (CO) Existence impossible ?
Il y a un lien entre la guerre du Golfe et le double problème de l’existence des deux États israélien et palestinien et leur voisinage pacifique. « Finalement, Israël aura été le grand bénéficiaire, dans cette région, des deux crises majeures de l’année 1991 : la guerre du Golfe et l’effondrement de l’Union Soviétique [constate Ignacio Ramonet]. D’une part, la défaite de l’Irak et le maintien de l’embargo ont durablement débarrassé Tel-Aviv d’un redoutable adversaire. D’autre part, l’implosion de l’URSS et le chaos russe ont accéléré l’arrivée de centaines de milliers d’immigrants ex soviétiques, el renforce la politique de peuplement devant permettre à Israël île gagner sur l’espace qu’il ilomine, la bataille démographique. Cette double victoire a élé si nette qu’elle .1 raidi l’intransigeance des différents gouvernements israéliens qui se sont succède depuis. Car, de toutes les guerres ethniques qui ensanglantent la planète, celle qui oppose Israéliens et Palestiniens est sans doute la plus ancienne. .Si la Déclaration de principes signée le 13 septembre 1993 à Washington allait dans le sens de la création, à moyen terme, d’un Etat palestinien souverain, très vite, dès Oslo II, Itzhak Rabin corrigeait cette perspective et ne concédait aux Palestiniens qu’un ersatz d’autonomie tellement minime — il s’agit, en tait, de créer quelques “bantoustans” sous le contrôle d’Israël — que les concessions consenties par l’OLP risquent de discréditer celle-ci et son chef, Yasser Arafat »
L’horizon d’une paix possible
Dès les débuts de la décennie, il est devenu évident que les chances des Palestiniens de parvenir à une paix relativement égale vis-à-vis d’Israël sont sur la scène internationale bien meilleures que dans les années 80. C’est ainsi que le 26 janvier 1989 Yasser Arafat, chef de l’OLP, est reçu avec tous les honneurs à Madrid, où il s’entretient avec les ministres espagnol, français et grec des Affaires étrangères, chargés par les Douze de contacts en vue d’une initiative de paix delà CEE. D’autre part, il y a une prise de conscience, au sein de la population israélienne, de l’injustice brutalement faite aux Palestiniens au début même de l’existence de l’Etat hébreu, en 1948-1949. Cette prise de conscience est largement due aux travaux d’une nouvelle vague d’historiens israéliens : « On le sait désormais, notamment grâce aux recherches d’historiens israéliens, des centaines de milliers de Palestiniens ont bel et bien été expulsés lors de la guerre de 1948-1949. En 1967, les Nations unies considérèrent encore ces hommes et ces femmes qui vivent dans des camps comme de simples réfugiés et non comme un peuple en exil. Il faudra encore un long combat pour imposer la reconnaissance du fait national palestinien. »
Date décisive, le 6 avril 1989 Itzhak Shamir, Premier ministre israélien, en visite aux États-Unis du 4 au 14, présente au président Bush son projet d’élections en Cisjordanie et à Gaza, qui permettraient de désigner les représentants palestiniens à des négociations portant d’abord sur un régime d’autonomie provisoire puis sur un statut définitif pour les territoires occupés. Ces propositions, jugées « très encourageantes » à Washington, sont rejetées par l’OLP, POrganisation de Libération de la Palestine. Symétriquement, c’est avec des réserves que le 5 novembre 1989 le gouvernement israélien accepte le plan Baker prévoyant un dialogue israélo-palestinien pour préparer des élections dans les territoires occupés. Mais, en conséquence,
Encore le 8 octobre 1990, ,i Jérusalem, 22 Palestiniens sont tués par les Forces de s( i urité israéliennes sur l’esplanade des Mosquées, troisième lieu saint de l’Islam, mais quelques mois plus tard, à la fin de l’année 1990 (le 20 décembre), le Conseil le sécurité adopte, après des semaines de négociations, une résolution sur la protection tics Palestiniens dans les territoires occupés par Israël, ainsi qu’une déclaration annexe favorable à une conférence internationale sur le conflit israélo-arabe. Malgré les protestations d’Israël, les États-Unis ont fini par voter ces deux textes, qui sont approuvés à l’unanimité. Ils prennent plusieurs initiatives de négociations, dont les missions de James Baker, secrétaire d’État américain, au Proche-Orient, et permettent des concessions à la position israélienne : ainsi, le 16 décembre 1991, l’Assem- Néc générale de l’ONU approuve, sur l’initiative des États-Unis, l’abrogation de la résolution du 10 novembre 1975, qui assimilait le sionisme à «une forme de racisme ».
( les initiatives aboutissement à l’accord historique, aux suites abondamment médiatisées, du 9 septembre 1993. De tous ces événements, le plus inattendu et le plus important est évidemment la décision de PÉtat hébreu et de l’OLP, annoncée le 9 septembre 1993 par PÉtat israélien, de procéder à leur reconnaissance mutuelle et de négocier un accord intérimaire sur l’autonomie des terri loires occupés. Le même jour, le comité exécutif de l’OLP, réuni à Tunis, approuve à la fois l’accord israélo-palestinien sur l’autonomie des territoires occupées et la lettre de reconnaissance d’Israël par l’OLP, signée le soir même par Yasser Arafat. La lettre de l’accord par lequel PÉtat juif reconnaît l’Organisa- i ion de libération de la Palestine (OLP) comme le « représentant du peuple palestinien » est signée le 10 par Itzhak Rabin. Le 12, le gouvernement israélien entérine l’accord de reconnaissance mutuelle ; le 13 septembre 1993, à Washington, Itzhak Rabin et Yasser Arafat, à l’invitation du président américain Bill Clinton, signent la Déclaration de principe sur l’autogouvernement des territoires occupés. Ils échangent une poignée de main « historique », abondamment médiatisée. C’est le premier document de paix entre PÉtat d’Israël et le mouvement national palestinien. L’accord d’autonomie appliqué à « Gaza et Jéricho d’abord » entrera en vigueur le 13 octobre 1993. Il est approuvé par le conseil de la Ligue arabe, le Maghreb, l’Égypte, la Jordanie, et l’Arabie Saoudite. Le 23, la Knesset, le parlement israélien, ratifie la reconnaissance de l’OLP, la Déclaration de principe sur l’autogouvernement des territoires occupés et l’accord israélo- jordanien.
Règlements de paix entre Israël et ses voisins
Cet acte historique de 1993 engage un véritable processus de paix. Après l’échec de leur première rencontre, le 1erjuillet 1995, le chef de l’Autorité palestinienne, Yasser Arafat, et le ministre israélien des Affaires étrangères, Shimon Pérès, publient le 4 une déclaration commune qui établit les grandes lignes de l’« accord intérimaire » que les deux parties s’engagent à conclure pour l’extension de l’autonomie en Cisjordanie. Cette déclaration suscite la violente colère des milieux nationalistes israéliens et le 4 novembre 1995, le premier israélien, Itzhak Rabin,
Les insuffisances de la paix de 1993-1995
Vidéo : Israël/Palestine : (CO) Existence impossible ?
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