Union européenne : Un contenu nouveau ?
Les élections européennes de juin 1999
Ces élections européennes (10 au 13 juin 1999) sont les cinquièmes depuis que le parlement européen est élu au suffrage universel direct. Elles ont lieu dans quinze pays, pour la première fois, la Suède, la Finlande et l’Autriche n’étant pas encore membres lors des élections précédentes. Les 626 sièges sont répartis de la manière suivante : 99 pour l’Allemagne, 87 pour la Grande-Bretagne, la France et l’Italie, 64 pour l’Espagne, alors que le Luxembourg n’a que 6 sièges. Pour la première fois l’élection a lieu dans tous les pays à la représentation proportionnelle, mais appliquée de manières différentes selon les pays (circonscriptions ou listes nationales) ; seuls quatre pays interdisent le cumul entre le mandat européen et un mandat de député national.
La droite (démocrates-chrétiens et alliés) l’emporte partout en Europe, sauf en France, et elle domine le nouveau Parlement. Pour la première fois, le Parti populaire européen (PPE) qui les regroupe devient la principale formation politique de l’assemblée. Le fort recul de la gauche s’explique d’abord par la défaite des travaillistes britanniques : le parti de Tony Blair n’obtient que 28 % des voix et perd 31 sièges, soit la moitié de son résultat de 1994. Gerhard Schrôderest l’autre grand perdant du scrutin. Son parti, le SPD, n’a recueilli que 30,7 % des suffrages. Le taux d’abstention, en progrès constant depuis les premières élections de 1979, certes très variable d’un pays à l’autre (10 % au Luxembourg, 77 % en Grande-Bretagne) est très fort (51 %, contre 43,2 % aux élections de 1994) : ni la création de l’euro le 1“ janvier, ni le renforcement récent des pouvoirs du Parlement de Strasbourg, ni la guerre du Kosovo, n’ont convaincu de l’importance de ces élections, ce qui démontre l’ampleur du malaise démocratique dans toute l’Europe. Le 20 juillet Nicole Fontaine, chef de file du PPE, est élue présidente du Parlement européen.
Le changement de Commission européenne en 1999
La Commission de Bruxelles, élue en 1994, composée de vingt membres er présidée par Jacques Santer, démissionne le 16 mars 1999, à la suite de la publication du rapport d’un comité d’experts révélant des cas de fraude, mauvaise gestion et népotisme. Ses conclusions mettaient en cause la Commission en tant que collège, et parmi les commissaires épinglés, Edith Cresson (chargée de la recherche, de l’éducation et de la formation) faisait figure d’accusée numéro un. C’est la plus grave crise politique de l’Europe communautaire depuis sa création et un tournant politique pour l’Union européenne.
Quelques jours plus tard, le 24, Romano Prodi, redresseur de l’économie et des institutions italiennes au cours de ses deux ans et demi au pouvoir en tant que président du Conseil, est nommé président d’une nouvelle Commission européenne. Le 9 juillet 1999, Romano Prodi, son président, présente la nouvelle Commission européenne.
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