Les femmes dans la deuxième guerre mondiale: La politique du genre de Vichy
L’Etat français adopte, en place et lieu de la trilogie républicaine « Liberté, égalité, fraternité », la devise « Travail, famille, patrie ». La construction du genre est au cœur de la Révolution nationale, elle s’inspire profondément de la conception fasciste.
L’idéal féminin de la Révolution nationale :
Les femmes, responsables de la défaite :
Le 20 juin 1940, le maréchal Pétain rend responsable de la défaite « l’esprit de jouissance Lqui| l’a emporté sur l’esprit de sacrifice ». Analysée comme l’expression d’une dégénérescence de la société des années 30 et de ses gouvernants, la défaite est, en retour, un possible arrêt de cette détérioration par la Révolution nationale. Parmi les thèmes de prédilection des idéologues (Gustave Thibon, Henri Massis) : la décadence de la société par sa féminisation. Elle s’est exprimée, selon eux, par une trop grande liberté des femmes, visible dans leur comportement vestimentaire, par un brouillage des rôles sexués dont le travail des femmes est le principal responsable, par une perte des valeurs liée à une mauvaise éducation, à un éloignement du foyer et de l’Église. Les femmes dont le destin naturel, affirment-ils, est la maternité et la transmission de la morale, ont donc failli à leur devoir en voulant usurper les fonctions masculines. Les voilà coupables de trahison envers la nation, en la privant de ses enfants par une baisse notable de la natalité, laquelle sort de la sphère du privé pour devenir une question politique. Ces « fautes » sont autant de péchés ; aussi, pour reconstruire la France, faut-il payer le prix du châtiment, effectuer une rédemption qui passe par la remise en place de la hiérarchie des sexes et du rôle de chacun afin de sauvegarder la famille, pivot de la société.
Le modèle de l’éternel féminin :
La femme des années 30 est le contre-modèle de ce que doit être la Femme, de ce qu’est une vraie femme dans l’État français dirigé par Pétain, père sauveur qui doit remettre sur le droit chemin ses enfants égarés, les Français. Le redressement passe par le retour à un passé mythique : la figure féminine se confond avec celle de la paysanne, dans une glorification de la campagne saine, en opposition au monde urbain dépravé. Là, la paysanne protège son nid plein d’enfants et ancre l’homme à la terre; ici, cocotte, midinette et ouvrière délaissent le foyer, dépourvu d’enfants par l’avortement, sont incapables de retenir l’homme, dès lors attiré par la débauche. La femme, l’individu, disparaît derrière la figure de la mère, sublimée. L’éternel féminin est fait de douceur, d’amour, de charité, de soumission, de total dévouement à la famille, qui vit dans un foyer de paix et de bonheur. Pour atteindre cette vocation naturelle qui est en même temps un devoir, la femme doit faire des enfants, car il n’existe pas de mauvaises mères, uniquement des femmes mauvaises de par leur refus de la maternité ; elle doit dès lors se tenir en son foyer, refuser le travail extérieur, domaine réservé aux hommes, avoir reçu une éducation différente de celle des garçons, conforme à sa destination ; elle repousse la séduction qui conduit à l’infidélité et à la coquetterie superficielle,
elle ne peut que comprendre qu’il n’est pas d’égalité possible entre les sexes puisque leur prédestination diffère et que seuls l’orgueil et l’aveuglement ambitieux amènent des femmes à vouloir se mêler de politique, d’art ou de littérature. Ainsi se définit la bonne féminité.
Restaurer l’éternel féminin :
Les discours sont suivis de mesures pour atteindre ce modèle. Bien que déclaré naturel, celui-ci n’est plus spontané dans une société qui, selon Vichy, a été pervertie par la IIIe République et l’émancipation des femmes.
Des mesures formatrices :
En chaque fille sommeille une mère, aussi faut-il veiller à son éducation et à son encadrement. Cet idéal ne peut toutefois être atteint par l’État français en raison des circonstances qui privent l’Education nationale d’un grand nombre de ses membres et l’empêchent, faute de papier, de transformer les manuels scolaires. Aussi les mesures en faveur d’un alignement de l’éducation des filles sur celle des garçons ne sont-elles pas remises en cause, mais le gouvernement encourage la non-mixité des écoles, ses publications mettent les pères en garde contre les visées carriéristes des filles et l’enseignement ménager devient obligatoire pour les filles (18 mars 1942). Cependant, il paraît nécessaire de former des cadres féminins, recrutés parmi les assistantes sociales ou dans les mouvements de jeunesse, pour diriger les centres d’apprentissage de filles et les centres de jeunes travailleuses réservés aux jeunes chômeuses de quatorze à vingt et un ans (septembre 1940) ; celles-ci y reçoivent des cours de couture, de broderie et de composition florale. L’Ecole nationale des cadres féminins d’Ecully est une innovation dans la reconnaissance du rôle des femmes en ce domaine, son autonomie jusqu’en 1942 lui permet d’échapper à l’objectif propagandiste. Malgré son désir d’encadrement de l’ensemble de la société, à l’instar des régimes fascistes, Vichy doit se contenter de confier les garçons aux Chantiers de jeunesse, qui se substituent au service militaire (été 1940), et aux Compagnons de France, et les filles aux Éclaireuses de France et aux Guides de France, créés en 1923 sur l’initiative laïque de Mmes Diemer et Duhamel. Ces organisations doivent inculquer à la jeunesse féminine un esprit de groupe, un sens de la discipline, un amour de la patrie, les valeurs morales ; tel sera l’esprit sain dans un corps rendu sain par le plein air et le sport, pour mieux enfanter.
Des mesures incitatrices :
L’obsession démographique du régime, traduite en termes de culpabilité morale et politique des femmes, conduit à deux types de mesures : les unes, symboliques, valorisent la mère, les autres, plus matérielles, veulent aider les familles nombreuses. Cette politique familialiste s’appuie sur une infrastructure : secrétariat d’Etat à la Famille et à la Jeunesse (12 juillet 1940), Comité consultatif de la famille (juin 1941), Commissariat général à la famille (septembre 1941), secrétariat d’Etat à la Famille et à la Santé (mars 1943), Conseil supérieur de la famille (juin 1943) et réseaux d’instances régionales.
Créée en 1926, peu, voire pas souhaitée, la fête des Mères devient une fête officielle le 25 mai 1941 ; « Ta maman a tout fait pour toi, le Maréchal te demande de l’en remercier gentiment », déclare l’affiche apposée dans les écoles ; les enseignant(e)s sont mobilisé(e)s pour encadrer les enfants dans cet hommage. Mais la fête des Mères dépasse la sphère du privé où les enfants sanctifient en ce jour leur mère, elle s’étend à la Nation qui exprime sa reconnaissance aux mères et en profite pour rappeler le sens du devoir maternel, par la bouche de Pétain.
La fête des Mères veut donc récompenser le devoir suprême des femmes, le « plus beau métier du monde » ; elle jette en retour l’opprobre sur les femmes sans enfant, célibataires ou mariées, mais Vichy favorise aussi la reconnaissance des enfants illégitimes. Les plus méritantes des mères – à savoir celles qui ont mis au monde le plus grand nombre d’enfants – sont récompensées ; comme les soldats qui défendent la patrie, elles reçoivent, pour en assurer la continuité, des médailles (or pour dix enfants, argent pour huit, bronze pour cinq). Les familles à enfant unique sont, à l’inverse, dénigrées. La propagande, à grand renfort d’affiches et de slogans, veut imposer cette représentation de la femme-mère glorifiée.
Pour favoriser la natalité, le gouvernement de Vichy instaure des primes à la première naissance, à l’allaitement, octroie des indemnités journalières et des réductions d’impôts et de droits de succession, crée la carte nationale de priorité… Face aux difficultés des temps, il augmente en mars 1941 l’allocation de salaire unique en fonction du nombre d’enfants.
Des mesures coercitives :
La politique nataliste s’accompagne d’une violente répression contre le néo-malthusianisme, coupable du péché démographique. Puisqu’une femme sans enfant trahit sa patrie, ceux et celles qui commettent un avortement sont, selon la législation de Vichy (14 septembre 1941), coupables d’actes qui nuisent au peuple français, à l’unité nationale et à l’État. Les coupables ¿’avortement, crime « contre 1 ’État » et « contre la race », encourent, par la loi du 15 février 1942, une sentence lourde, pouvant aller jusqu’à la mort. Emblématique est la condamnation de la « faiseuse d’anges » Marie-Louise Giraud, mère de famille de quarante ans, guillotinée en juillet 1943; la peine capitale était réclamée depuis 1939 par l’Alliance nationale contre la dépopulation. Pétain, contrairement à la tradition, n’utilise pas son droit de grâce pour sauver une femme de la mort. Une véritable traque est ouverte (de 1225 condamnations en 1940 à 4055 en 1943 et 3701 en 1944) et conduit des femmes aux travaux forcés, parfois à perpétuité. Le conseil de l’Ordre des médecins, créé en 1941, délie les praticiens du secret professionnel pour signaler les avortements. La propagande pour la contraception est bien évidemment toujours réprimée : Vichy envoie en prison pour dix-huit mois Eugène Humbert, le vieux militant néo-malthusien; il y perd la vie lors d’un bombardement allié.
Dénoncé comme provoquant l’abandon du sacro-saint foyer, le travail des femmes est attaqué par le gouvernement de Vichy : il encourage leur départ de l’administration, renvoie au foyer les femmes mariées de la fonction publique, met à la retraite celles de plus de cinquante ans et interdit l’embauche des épouses ( 11 octobre 1940) ; la loi ne concerne pas les mères de plus de trois enfants ni celles privées, par le contexte, de l’aide de leur mari. L’Etat français incite les célibataires à se marier dans un délai de deux ans et leur offre alors un pécule. Hors du fonctionnariat, les femmes sont aussi désavantagées par la loi du 8 octobre 1940 qui donne la préférence à l’embauche des pères de plus de trois enfants, des démobilisés, mais aussi des veuves de plus de deux enfants. La vision procréatrice du couple provoque une accentuation de la répression de l’homosexualité.
Conformément à sa volonté de « restituer la famille dans toute sa force et sa stabilité » (loi du 23 juillet 1942), l’État français veille à l’application du Code de la famille de juillet 1939. L’absence des maris empêche de revenir sur l’acquisition de la capacité civile des épouses (1938), mais la prépondérance maritale en vertu de laquelle la responsabilité des décisions relatives au foyer revient à l’époux est maintenue, il est précisé qu’elle lui incombe en tant que « chef de famille » (22 septembre 1942). Par ailleurs, le divorce est condamné comme brisant l’institution familiale, son augmentation est liée, dans les discours de la Révolution nationale, à l’émancipation des femmes. A partir d’avril 1941, il est interdit à des couples unis depuis moins de trois ans et l’abandon du domicile est assimilé à une faute pénale, plus grave s’il est le fait d’une épouse. La méfiance envers la fidélité des épouses de prisonniers s’exprime dans la loi du 23 décembre 1942, qui entend protéger la « dignité du foyer » de l’absent et empêcher le « concubinage notoire » d’une femme de prisonnier.
Succès et limites de la politique du genre :
La réception favorable du modèle :
Les circonstances ne permettent pas de connaître avec précision l’opinion publique. Les organisations féministes sont dissoutes en mai-juin 1940; jusqu’à cette date, elles ont participé à la défense passive de la Drôle de guerre.
Il faut toutefois souligner que la politique démographique de F État français s’inscrit dans la continuité de celle de la IIIe République de l’avant-guerre, laquelle n’avait pas provoqué un tollé de protestations. L’éternel féminin vichyssois est proche du modèle catholique, il convient donc à F Église, au catholicisme social et au féminisme chrétien. L’Église participe à la contrition féminine, en multipliant les pèlerinages au culte marial, souvent au risque d’une confusion entre le religieux et le politique, ce qui ne signifie pas un soutien à l’ensemble de l’idéologie vichyssoise et moins encore à sa politique raciale. Ainsi, le 31 août 1942, Mgr Saliège proteste contre la politique raciale de Vichy, après avoir soutenu les actes de contrition.
L’Église juge les mesures familialistes conformes aux directives promulguées par Pie XI dans l’encyclique Casti Conubii (1930) ; elles reçoivent l’appui de l’hebdomadaire catholique Voix françaises, fondé en janvier 1941 pour « rechristianiser les âmes ». Les animateurs du catholicisme social pensent qu’il faut utiliser les opportunités offertes par Vichy pour renforcer les valeurs catholiques, position ambiguë qui conduit à des prises de position individuelles diverses, de l’entrisme stratégique au soutien. Les associations de femmes catholiques considèrent, depuis bien des années, que leur mission de philanthropes et d’éducatrices civiques et sociales, rôle en pleine expansion dans l’entre-deux-guerres, est une expression de leur foi et de leur fonction
maternelle; la création en 1941 du Mouvement populaire des familles (MPF) a pour but de former en ce sens les militantes et d’agir sur le terrain pour faire advenir les femmes à leur vocation maternelle. Le MPF contribue à la naissance des associations de femmes de prisonniers, fédérées en 1942.
Le succès de la fête des Mères est dû à sa médiation par les enfants qui provoquent l’émotion et font oublier, à leur corps défendant, le contenu politique de l’hommage aux mères ; par ailleurs, en cette période de pénurie, les goûters et les cadeaux alimentaires offerts à cette occasion sont appréciés, sans qu’on puisse en conclure une quelconque adhésion idéologique.
La politique familiale et sociale se concrétisant par une aide réelle aux mères en difficulté ne peut en ces temps difficiles qu’être bien reçue. Elle favorise par ailleurs la représentation des familles auprès des pouvoirs publics et la présence des femmes dans les services sociaux, certes marqués par l’idéologie vichyssoise. Cette participation est l’une des contradictions de la politique du genre de l’État français, qui veut enfermer les femmes dans la famille et les instrumentalise dans son projet en les inscrivant dans la cité ; à preuve, la réforme promise mais jamais réalisée, de leur donner le droit de vote, qui cohabiterait avec l’autorité incontestable du « chef de famille ».
Le degré d’adhésion des femmes à l’État français est impossible à mesurer : l’absence de droits civiques propres les exclut d’office d’une participation aux structures politiques de Vichy, tout comme elle explique leur quasi-absence des organisations collaborationnistes – une poignée de jeunes femmes appartiennent au Parti populaire français de Doriot et au Rassemblement national populaire de Marcel Déat – et leur non-représentation dans des instances directionnelles.
Les contradictions de la Révolution nationale :
L’idéologie vichyssoise et son « Travail, famille, patrie » sont mis en échec par la réalité quotidienne de la France occupée et le durcissement d’un régime collaborationniste et milicien pratiquant la terreur.
La dureté des temps, à laquelle participe Vichy, contredit les images d’Epinal d’un bonheur familial dans un foyer peuplé d’enfants roses et joufflus : la guerre, la captivité, la déportation, le Service du travail obligatoire (STO, 16 février 1943), la mort qui en résulte, écartèlent les familles, les endeuillent. La déportation des femmes, la mort atroce de 90000 d’entre elles à Ravensbrück, de 130000 à Auschwitz, celle des enfants juifs dont est très lourdement responsable Vichy, dénoncent l’atroce hypocrisie de la Révolution nationale et rend caduque, au fil des ans, sa propagande. De plus, les 800000 femmes de prisonniers, isolées, démunies, remplacent par force les « chefs de famille » dont Vichy clame le pouvoir, elles doivent travailler pour subvenir aux besoins des leurs, que ne couvrent pas les aides de l’Etat; leur préoccupation première est la pénurie, que symbolisent les tickets de rationnement et les queues devant des magasins aux étagères presque vides alors que les prix ne cessent d’augmenter. Enfin, l’occupation du sol français, le dépeçage de la patrie rendent grotesques les odes à la France.
L’opportunisme vichyssois :
L’État français est contraint de composer avec la réalité, qu’il contribue aussi à façonner. Après avoir favorisé le retour au foyer des femmes, lesquelles représentent en 1940 26 % des chômeurs, Vichy doit accepter dès 1941 le recours à la main-d’œuvre féminine, conséquence de la politique de l’occupant ; le travail de certaines dans les usines françaises profitant à l’économie du Reich. Ainsi, paradoxalement, le régime de Vichy, opposé au travail des femmes, contribue à augmenter leur emploi. Toutefois, les lois relatives à « l’utilisation et l’orientation de la main-d’œuvre » (4 septembre 1942, 26 août 1943, 1er février 1944) touchent progressivement toutes les femmes de dix-huit à quarante-cinq ans, à l’exception des mères. Elles s’efforcent de laisser les travailleuses sur le sol français, contrairement à la volonté de l’occupant : la politique de la relève, censée permettre le retour d’un prisonnier contre le départ de trois travailleurs en Allemagne (juin 1942), s’adresse aussi aux femmes, sans grand succès; Pétain, sur les instances des associations chrétiennes, se déclare encore en 1944 contre l’extension du STO aux femmes. Mais la contrainte allemande, de l’incitation à la pression et à la déportation, fait passer le nombre de Françaises travaillant en Allemagne de 14500 en 1941 à 23000 en 1942 et à près de 43000 en 1944, pour l’essentiel des manœuvres, des employées de commerce et des femmes de ménage. Par ailleurs, le STO masculin prive l’économie de 1 500 000 travailleurs, il contraint à remplacer les absents par des femmes, dans le secteur privé comme dans le secteur public (SNCF, PTT, Education nationale) et à suspendre en 1942 la loi d’octobre 1940.
Des femmes dans la collaboration :
Suivant l’évolution du régime, des femmes glissent de l’adhésion au « Travail, famille, patrie » à la collaboration, en totale contradiction avec l’éternel féminin. La nature et le degré de celle-ci sont difficiles à identifier. Compromission intéressée des unes, qui cherchent à adoucir leurs conditions matérielles en fraternisant avec l’occupant, allant au-delà de la pratique du marché noir. Collaboration familiale ou accord des autres avec l’idéologie nazie, exprimé par un soutien affiché, notamment dans les mondanités parisiennes qui attirent les regards sur les personnalités célèbres (Gabrielle Chanel, les actrices Corinne Luchaire, Mary Marquet, Mireille Balin, Arletty…), ou par des pratiques de dénonciation de juifs et de résistants par des anonymes, mais aussi « collaboration horizontale », aux motifs difficiles à connaître : actes politiques, trahisons, expression d’un vrai soutien au IIIe Reich, séduction idéologique, passions amoureuses qui s’accommodent de la dimension politique, ou histoires d’amour entre deux êtres, entraînés malgré eux dans une tourmente qu’ils n’ont pas voulue, politisés involontairement par une guerre dont ils estiment être les jouets passifs? Les motivations des travailleuses volontaires en Allemagne sont pareillement impossibles à cerner (attrait d’un salaire et d’un emploi, désir de rejoindre son conjoint, expression d’une volonté de travailler pour l’Allemagne nazie?) et toute conclusion serait donc hâtive. A l’inverse, sans ambiguïté est le rôle d’« agent » au service de l’occupant, comme celui de Mathilde Carré, dite La Chatte, qui permit le démantèlement de réseaux résistants, l’engagement de femmes dans la milice, dans le mouvement Francisme et dans le groupe Collaboration.