conclusion des problémes de la paléogéographiques
Jusqu’à la fin du Crétacé, la faune indienne était bien différente de celle des continents du nord, en particulier de celle de l’Asie proprement dite, au nord de l’Himalaya actuel. Il n’existait pas encore de connexion terrestre entre le « radeau indien » et le grand continent eurasiatique. Cependant, dans les couches lacustres déposées en Inde entre des coulées volcaniques qui se formèrent à la limite du Crétacé et du Tertiaire (à peu près au moment de la grande crise biologique qui vit la fin des dinosaures), il y a quelque 65 millions d’années, on découvre des fossiles qui témoignent d’une configuration géographique fort différente. Ce ne sont pas des restes spectaculaires de dinosaures, mais des ossements et des dents de très petite taille, et plus particulièrement des restes de crapauds et de mammifères. Ils indiquent, pour la première fois, la présence sur le sous- continent indien d’animaux venus du nord, du grand continent eurasiatique. Pas plus les crapauds que les petits mammifères ne sont aptes à traverser de vastes espaces océaniques.
Il faut donc bien admettre, puisque leurs restes se retrouvent dans des sédiments déposés sur le sous-continent indien, qu’à cette période ce dernier était déjà arrivé, d’une façon ou d’une autre, au contact de l’Asie.
Le problème est que les reconstitutions fondées sur la géologie et la géophysique placent la collision entre l’Inde et l’Asie nettement plus tard, non pas à la limite du Crétacé et du Tertiaire, mais plutôt au début de l’Eocène, soit une bonne dizaine de millions d’années après. Il y a donc là conflit entre les diverses approches. Une chose est néanmoins certaine : dès la limite Crétacé-Tertiaire, l’Inde et l’Eurasie étaient suffisamment proches pour que des animaux puissent passer d’un bloc continental à l’autre. Cela ne signifie pas qu’il y ait eu dès lors un contact complet entre l’Inde et l’Asie, mais il est clair que des possibilités de dispersion qui devaient s’accentuer à mesure que l’Inde, au terme de sa longue dérive, entrait en collision avec l’Eurasie existaient déjà entre ces deux blocs continentaux.
L’accord n’est pas toujours parfait entre les différentes disciplines qui concourent aux reconstitutions paléogéographiques et elles sont en constante évolution.
Les données paléontologiques ne peuvent pas prétendre reconstituer à elles seules et avec certitude les géographies du passé, mais elles apportent indéniablement une contribution essentielle à cet effort de reconstitution.
L’atlas qui suit ne représente qu’un état de nos connaissances à une époque donnée. Il ne peut être considéré comme définitif. De nouvelles découvertes géophysiques, géologiques et paléontologiques pourraient amener à en modifier d’importantes parties.