Influence de la langue greque sur le français: influence du grec sur le francais
Le français est une langue fille du latin. Cependant, il contient des mots en provenance d’autres langues et particulièrement du grec. Si les mots français issus directement, tels quels, du grec sont plutôt rares, les mots composés à partir des racines grecques sont très nombreux. Il s’agit de créations dans tous les domaines et, tout particulièrement, dans les domaines scientifiques. Les créations se font soit directement à partir des nombreuses racines grecques, soit encore à partir de racines latines, provenant du grec. Aujourd’hui, plus que jamais, l’utilisation des racines grecques se révèle une source inépuisable pour la création de néologismes. Bien entendu, les Grecs n’ont jamais entendu parler du téléphone, ni du clonage mais ce sont des racines grecques qui sont à la source de ces mots. Que ce soit en informatique, en théologie, en zoologie, en botanique, en minéralogie, en philosophie, en linguistique et, bien entendu, en médecine (les premiers ouvrages médicaux étaient des traductions du grec), l’utilisation des racines grecques est omniprésente et il serait impossible de se passer des milliers de mots d’origine grecque que contient la langue française. Comme ces racines sont utilisées dans la plupart des langues européennes (l’anglais, l’espagnol, l’italien, etc., font autant d’emprunts au grec que la langue française), cela explique pourquoi, pour un scientifique, lire un article dans une langue étrangère dans sa propre discipline n’est jamais d’une très grande difficulté : c’est grâce au grec que les scientifiques du inonde entier parlent une seule langue scientifique, un mélange de grec et de latin, même lorsqu’il s’expriment en anglais.
À ce sujet, il est intéressant de noter qu’il est possible de prononcer un discours en se servant quasi exclusivement de mots grecs. C’est ce qu’a fait (en anglais) Xénophon Zolotas, ancien Premier Ministre et gouverneur de la Banque de Grèce le 2 octobre 1959, à New York, lors d’une réunion de la BIRD (Banque Internationale pour la Reconstruction et le Développement). C’est ce qu’a fait également (en français) Luc de Williencourt, Premier Conseiller à l’Ambassade de France en Grèce, lors d’une conférence à Athènes le 15 avril 2004 (le texte complet de la conférence comprenant également le passage truffé de mots grecs a pour nom L’Étymologie grecque, ce que la langue française doit au grec,il est disponible en téléchargement sur l’Internet). Comme le signale l’auteur du discours, les seuls éléments non grecs de l’exposé sont « les articles, pronoms, adverbes, ainsi que les verbes être et avoir ». À titre d’anecdote, signalons qu’on trouve parfois l’influence du grec là on l’on ne s’y attend pas du tout. Ainsi, le vocable OK qui se dit (et s’écrit aussi) en anglais okayestà l’origine l’abréviation d’un mot grec moderne. En effet, c’est l’acronyme de Ola Kala.Ce mot proviendrait de ce que les Grecs de la diaspora qui construisaient les lignes de chemin de fer aux États-Unis au 19e siècle, écrivaient OK sur les rails convenablement posés.
Signalons, pour terminer, que Voltaire, dans son Dictionnaire philosophique,se plaignait de ce qu’il ne reste quasi rien de la langue grecque en français. Il écrit : « Il est bien étrange qu’une colonie grecque ayant fondé Marseille, il ne reste presque aucun vestige de la langue grecque en Provence, ni en Languedoc, ni en aucun pays de la France, car il ne faut pas compter pourgrecs les termes qui ont été formés très tard du latin, et que les Romains eux-mêmes avaient reçus des Grecs tant de siècle auparavant : nous ne les avons reçus que de la seconde main ». Ensuite, Voltaire donne une très courte liste de termes (une trentaine) d’origine grecque (il a exclu de cette liste tous les termes de médecine et d’anatomie connus de son temps). S’il revenait sur terre au 21e siècle, le jeune François Marie Arouet serait bien surpris de l’importance de la langue grecque dans le français parlé aujourd’hui .Les grecs