Le latin vulgaire remplace les idiomes celtiques
Au départ, le latin était une langue assez grossière (un dialecte) mais à Rome, une distinction s’établit entre le latin classique (sermon urbanus) et le latin vulgaire (sermon p/ebeius). Le latin classique était celui des grands écrivains (Virgile, Cicéron, etc.) et le latin vulgaire, celui parlé par le peuple. Alors que le premier, poli par la culture grecque (à laquelle, rappelons-le, la langue latine doit beaucoup), avait des règles grammaticales fixées, le second, langage du peuple, se développait sans aucune contrainte dans tous les sens. Au fil des siècles, ces deux langues divergèrent considérablement. Lorsque Jules César envahit la Gaule (à l’exception, nous le savons, d’un petit village….), il emmena avec lui des soldats mais aussi des commerçants, des fonctionnaires, etc., qui parlaient le latin vulgaire. Cette conquête de la Gaule eut aussi pour conséquence le remplacement progressif des langues parlées sur place (des idiomes celtiques) par le latin. Malheureusement, tous les historiens s’accordent pour dire que l’on ne connaît pas grand-chose des langues parlées en France avant l’arrivée des Romains. Il semble que ni les Ligures, ni les Libères, ni même les Grecs (qui pourtant créèrent des colonies et des comptoirs) n’eurent beaucoup d’influence sur les langues celtiques parlées au moment de l’arrivée des Romains (on a cependant, il faut le rappeler, parlé grec pendant 7 ou 8 siècles dans les grands ports du littoral provençal et languedocien). Quoi qu’il en soit, au 4e siècle, sous l’influence peut-être déterminante de l’Église chrétienne, le latin vulgaire devient la seule langue parlée en Gaule. De la période celtique, il ne reste qu’assez peu de mots dans le vocabulaire français (d’après certaines estimations moins de 200), si ce n’est des noms de villes ou d’objets que les Romains ne connaissaient pas en arrivant en Gaule. Beaucoup de mots grecs nous proviennent ainsi du latin. Les mots grecs du langage courant ont été introduits dans la langue latine suite à la proximité des deux peuples (ce sont les mots grecs latinisés, ceux qui ont subi une double série d’accidents : la première en passant du grec au latin et la seconde en passant du latin vers le français). D’autres mots du I.ingage courant (de la religion, des techniques) ont été introduits dans le latin par les lettrés et les savants (lesquels admiraient beaucoup la science des Grecs). Ces mots ont généralement été bien préservés lors du passage du grec au latin (mais, bien entendu, ils ont subi des déformations « classiques » lors du passage du latin au français). Enfin, certains mots grecs savants, nous l’avons déjà dit, peu utilisés par le peuple, n’ont presque pas subi de déformation et nous sont dès lors parvenus, malgré le double passage, dans une forme sauvegardée.Le latin vulgaire