Le silurien
A l’extrême fragmentation ordovicienne succède, à partir du silurien, une longue période de rassemblement des plaques continentales. L’Avalonia est soudée à la Baltica après la fermeture de la mer de Tornquist ; la fermeture de l’océan du Massif central a provoqué la surrection d’une chaîne de montagnes sur l’actuel Massif central et la partie méridionale du Massif armoricain :
la France fait toujours partie de la Nigritia. A la fin du silurien, le Iapetus se referme complètement au nord, entre la Scandinavie et le Groenland.
Les convergences des plaques continentales sont une explication du cosmopolitisme des organismes siluriens.
Des organismes qui vivent en pleine eau, ou pélagiques,comme les graptolites se retrouvent dans le monde entier.
Un royaume malvino-kaffre (caractérisé par des trilobites endémiques) de la Nigritia occidentale occupe les mers froides (hautes latitudes australes) d’Argentine, du Brésil, de Bolivie, d’Afrique occidentale et de Floride.
La présence de poissons d’eau douce, ou dulçaquicoles, du groupe des thélodontes en Russie occidentale et au
Canada à la fin du silurien témoigne de la fermeture du Iapetus, puisque de tels poissons n’auraient pu traverser des zones océaniques.
De nouveaux groupes de vertébrés apparaissent au début du silurien, parmi lesquels les premiers gnathostomes (les poissons à mâchoire). A l’instar des agnathes actuels (lamproies et myxines) les premiers poissons ne possédaient en effet pas de mâchoire inférieure. Les paléontologues supposent qu’un arc branchial s’est transformé par la suite en mâchoire inférieure.
Les plus anciens gnathostomes sont des acanthodiens siluriens, tel Nostolepis qui ressemblait à un petit requin aux nageoires épineuses.
La plupart des poissons siluriens sont néanmoins des agnathes comme les thélodontes, les hétérostracés, les anaspides ou les ostéostracés.
La France se constitue en silurien A l’Ordovicien, les territoires occupés actuellement par les villes de Dunkerque et de Perpignan étaient éloignés de plusieurs milliers de kilomètres et séparés par deux océans : l’océan Rhéique au nord (la « cicatrice » de sa fermeture est représentée par le massif des Ardennes) et l’océan du Massif central au sud (qui s’est refermé suivant une ligne passant par Nantes et Clermont- Ferrand). Le nord-est de la France faisait donc partie de l’Avalonia ; l’ouest et le centre constituaient une île ou une presqu’île au nord de la Nigritia ; enfin le sud-ouest appartenait à la marge septentrionale de la Nigritia. La fermeture de l’océan Rhéique et de l’océan du Massif central à partir du silurien a entraîné une collision entre les anciennes marges de ces océans, provoquant la surrection de grandes chaînes de montagnes au Paléozoïque supérieur : les chaînes varisques. A la fin du Paléozoïque, la France était donc une région montagneuse aux reliefs élevés. Le territoire français actuel n’était pas pour autant entièrement constitué, puisque ce n’est qu’au Mésozoïque supérieur et au Cénozoïque que la formation des Alpes et des Pyrénées, puis l’ouverture de la Méditerranée, lui donneront une configuration proche de sa géographie actuelle.