Mythologie des Slaves
Le peuple slave ancien, tel que nous le percevons à partir du VIe siècle de notre ère, est formé de tribus, vivant dans les étendues de forêts et de lacs de l’Europe centrale et orientale.
Les croyances et les rites varieront suivant les caractères de ces populations et leur évolution et compte tenu de l’immensité des espaces, les habitants des villes ayant une mythologie moins simpliste que celle du monde rural.
Les puissances naturelles
D’une manière générale, les Slaves ont vu dans l’origine de l’univers l’opposition, en blanc et noir, de la lumière et des ténèbres.
La Terre et le Ciel ont le statut d êtres suprêmes, créateurs et souverains.
La Terre est la mère de l’univers. Elle est rigoureuse et juste. Elle a donné naissance à une multitude d’esprits, qui ont pouvoir d’exterminer les germes du mal. Elle parle à ses fidèles : dans son langage mystérieux, l’homme peut entendre des conseils et des prédictions.
Le Ciel est le père des dieux. Ses premiers fils sont le Soleil et le Feu. Il laissera à l’aîné, le Soleil, le soin de régner sur l’univers.
Le Soleil réside en Orient ; son char l’entraîne chaque matin pour accomplir dans la journée le tour de la voûte céleste. Au début de l’été, le Soleil s’unit avec la Lune ; il s’éloigne d’elle en hiver pour la rejoindre au printemps suivant. Leur union a donné naissance aux étoiles.
Autour du Soleil se tiennent les deux vierges Aurore du matin et Aurore du soir, ainsi que les sept représentants des planètes.
Les Slaves gardent également une dévotion pour les Vents, trois frères aux impulsions douces ou violentes, qui ont élu domicile l’un dans le Nord, un autre dans l’Est, le troisième dans l’Ouest.
Divinités des forêts et des campagnes
À peine le Ciel avait-il créé les dieux qu’un groupe d’esprits malins s’était dressé contre sa puissance. Il les punit en les précipitant sur la terre.
Les uns tombèrent sur les forêts et dans les rivières, d’autres dans des lieux habités. Les premiers conservèrent le naturel turbulent et malfaisant qui avait causé leur perte ; les autres, au contact des humains, devaient perdre leur agressivité et, les tribus s’étant diversifiées en familles, fraterniser avec celle qui les logeait.
Dans les contrées voisines de la Germanie, on vénérait une déesse de la Chasse, galopant sur son cheval l’arme au poing, qui n’est pas sans rappeler la Diane des Romains.
Enfin, les grands fleuves, Danube, Dniepr, Don, Volga, sont tenus pour des dieux et honorés comme tels.
Dieux de la Guerre et dieux de l’Amour
Un énorme glaive, un étendard et un cheval blanc sont les attributs de Sviatovit (ou Sventovit), dieu de la Guerre, pourvu du don de prophétie*. Il détient une corne de taureau remplie de vin : si son contenu décroît, l’année s’annonce médiocre.
A ses côtés figurent trois dieux guerriers : Rugie- vit aux huit glaives, Iarovit au bouclier d’or et Radigast à la bipenne*, conseiller de Sviatovit, dieu de l’Honneur et de la Force.
Aux divinités de la Guerre, la mythologie slave oppose des dieux de l’Amour et du Plaisir.
Yarilo, dieu du Printemps et de la Fécondité, est un garçon d’une grande beauté, vêtu de blanc, monté sur un cheval blanc et tenant en main un bouquet d’épis. C’est le dieu de l’Amour.
Koupala est un dieu de la Force et de la Joie. Il distribue en juin une rosée qui possède des propriétés miraculeuses. Il propose une herbe magique, sorte de fougère, qui protège celui qui la cueille des esprits malveillants.
De joyeuses fêtes champêtres entourent les cultes de Yarilo et de Koupala. Elles ont été célébrées avec le même naturel jusqu’à l’aube du XXe siècle.
Nombre de mythes slaves se sont maintenus très tard dans la « sainte Russie » christianisée.