Perte des déclinaisons et autres avatars du français
écrit le: 27 décembre 2014 par admin
>Les déclinaisons
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Pour ceux qui n’ont jamais fait de grec ou de latin et qui ne pratiquent pas une langue flexionnelle (allemand, russe, etc.), les déclinaisons restent encore un mystère. C’est pourtant assez simple. Dans les langues à déclinaisons, les mots (substantifs, verbes) portent leur fonction sur eux-mêmes. La modification de la dernière partie du mot (ce qui suit la racine du mot) change de forme et cette forme indique la fonction du mot dans la phrase. Puisque le mot porte sa fonction, il n’est plus nécessaire de lui assigner une place déterminée dans la phrase : il peut se balader (presque) comme il veut. Salomon Reinach explique fort bien ce qu’est une déclinaison dans les lettres qu’il écrit à sa cousine pour lui apprendre un peu de grec (ces « lettres » sont réunies dans un ouvrage intitulé Eulalie ou le grec sans peine). Nous ne pouvons mieux faire que de le citer. Il faut, dit-il, « que je vous enseigne d’abord, chère Eulalie, ce qu’on entend par décliner : faute de le bien comprendre, vous ne comprendriez plus rien du tout.
Nous disons en français : “le livre de Paul : je parle à Paul ; j’aime Paul” c’est toujours le même mot Paul, précédé ou non d’une préposition. Mais en grec comme en latin, on n’emploie pas les prépositions de cette manière ; on change la terminaison de Paul. Ainsi. Paul se disant en grec Paulos. “le livre de Paul”, c’est “le livre Paulou” ; “je parle à Paul” se dit “je parle Paulô(i)” ; “j’aime Paul”, se dit “j’aime Paulon”. Modifier ainsi la fin d’un nom. suivant la relation qu’on exprime avec un autre mot. s’appelle le décliner. (…) Les modifications qui portent sur la fin des noms s’appellent cas ; il y en a cinq, à savoir le nominatif, le vocatif, le génitif, le datif et l’accusatif. ».déclinaisons latin