La crise des blocs
La crise dans le bloc occidental:
Plusieurs phénomènes concourent à modifier la physionomie du monde occidental : l’évolution stratégique, la nouvelle puissance économique des États européens qui s’organisent au sein de la CEE, la volonté française d’indépendance nationale et la crise du système monétaire international.
La croissance, qui avait connu un essor remarquable depuis les années 1950, est particulièrement nette dans les années 1960. Elle profite aux États-Unis dont l’activité économique et financière est omniprésente. Mais c’est aussi le temps des miracles économiques et de la montée en puissance de l’Europe et du Japon.
La crainte d’une suprématie américaine:
L’évolution de la pensée stratégique aux États-Unis introduit à partir de 1961-1962 une contradiction au sein de l’Alliance atlantique entre les nécessités techniques et politiques. Comment associer les alliés à la décision dans une stratégie de dissuasion ? Techniquement, la nécessité d’une unité de volonté en temps de crise est indéniable. Pourtant si chaque décision doit être concertée, la crédibilité de la dissuasion est affaiblie, et c’est alors consacrer le monopole absolu de la décision au profit de la principale puissance de l’Alliance et confiner les alliés dans une situation de subordination. Dans une stratégie de représailles massives, les intérêts collectifs des alliés étaient protégés. Avec la stratégie des représailles graduées, les alliés peuvent toujours craindre que seuls les intérêts de la puissance dominante soient pris en compte. Dès le début de son mandat, le président Kennedy fait un important voyage en Europe, où il évoque son souhait de transformer les relations transatlantiques.
La proposition américaine d’une Communauté atlantique. Le 4 juillet 1962 à Philadelphie, le président des États-Unis, John F. Kennedy, propose une redéfinition des rapports de force entre les États-Unis et ses alliés par la formule du « partnership ». La Communauté atlantique, qu’il souhaite instaurer, reposerait sur deux piliers, les États-Unis d’Amérique et les « États- Unis d’Europe ». En matière stratégique, la contrepartie au monopole américain de décision d’emploi, « un seul doigt sur la gâchette », serait la constitution d’une force multilatérale.
Cela consisterait à faire de l’OTAN une nouvelle puissance nucléaire par la création d’une force atlantique intégrée. Cette force serait composée de 25 navires de surface, portant chacun 8 missiles Polaris A 3 d’une portée de 4 600 km : l’équipage de chaque bâtiment serait au moins de trois nationalités différentes. Ainsi seraient absorbées la petite force atomique britannique et la force française, alors embryonnaire. Mais ce projet, de portée limitée puisque son potentiel aurait correspondu à 3 % de celui de la force nucléaire des États-Unis, ne résout pas les contradictions politiques. L’emploi de la force ne peut être décidé que par le consentement unanime des États participants (parmi lesquels les Etats-Unis) qui ont tous un droit de veto, les États-Unis conservant leur liberté d’action sur leur propre force. En décembre 1962, à Nassau, le président Kennedy propose aux Britanniques de leur livrer des fusées Polaris, en échange des fusées Skybolt commandées aux Américains. C’est un premier pas vers l’absorption de la petite force stratégique britannique dans la force américaine.
Le Royaume-Uni accepte de n’utiliser sa force nucléaire qu’en accord avec les Américains, la France gaullienne n’entend pas renoncer à la constitution de sa propre force de frappe nucléaire et fait échouer le projet de force multilatérale.
La politique française d’indépendance nationale:
Le défi gaullien s’oppose, en effet, au grand dessein de Communauté atlantique. Dès son retour au pouvoir, le général de Gaulle proclame son intention d’obtenir une nouvelle répartition des responsabilités au sein de l’Alliance atlantique. Par un mémorandum adressé au président Eisenhower et au premier ministre MacMillan. le 14 septembre 1958, de Gaulle propose de créer un directoire à trois, habilité à prendre des décisions conjointes sur les problèmes qui intéressent le monde entier et non pas seulement le territoire concerné par l’OTAN. Le refus opposé par le président Eisenhower en octobre 1958 est fondé à la fois sur l’idée que les autres alliés ne peuvent être tenus en marge des décisions du directoire et la volonté de ne pas avoir les mains liées lors de l’emploi éventuel de l’arme atomique. Le général de Gaulle, qui tient à disposer d’une force de frappe, instrument d’une politique d’indépendance nationale, ordonne la poursuite du programme atomique français, malgré les discrètes pressions des États-Unis. Des lois-programmes vont peu à peu donner à cette force les structures indispensables. Aussi bien de Gaulle s’oppose-t-il, dans sa conférence de presse du 14 janvier 1963, à la fois à l’entrée de la Grande-Bretagne dans le Marché commun et à l’intégration des forces atomiques nationales dans l’OTAN.
Face aux présidents des États-Unis, Eisenhower, Kennedy puis Johnson, de Gaulle pratique une politique d’indépendance nationale. Placé devant le refus américain de son idée de directoire, il commence à distendre les liens de la France avec l’OTAN. De Gaulle poursuit l’effort de la IVe République pour doter la France d’un armement atomique indépendant. Refusant de se plier aux pressions des deux grands pour arrêter la prolifération des armes nucléaires, la France accède au club très fermé des puissances qui possèdent l’arme atomique le 13 février 1960 et au Club thermonucléaire en août 1968.
Sur le plan de la politique étrangère, la France prend de plus en plus de ses distances vis-à-vis des Etats-Unis. En 1964, de Gaulle accomplit un périple en Amérique latine et il reconnaît la même année la Chine populaire, contraire¬ment aux souhaits américains. Il prend ses distances avec l’OTASE.
Favorable à la détente, il développe des contacts avec l’Est. Il observe le 23 juillet 1964 que « la répartition du monde en deux camps répond de moins en moins à la situation réelle » et il accepte en février 1965 la proposition soviétique de concertation entre Paris et Moscou sur l’Asie du Sud-Est : « L’Europe de l’Atlantique à l’Oural » lui paraît le seul cadre possible du règlement des problèmes européens. Une longue série de décisions et de gestes semblables aboutissent au retrait français de l’organisation intégrée de l’OTAN annoncé lors de la conférence de presse du 21 février 1966.
La thèse française est fondée sur la distinction de l’Alliance et de l’Organisation. Celle-ci, progressivement mise en place depuis les années 1951-52, est selon de Gaulle le fruit d’une véritable déviation de l’esprit atlantique. La France refuse l’intégration tout en acceptant le maintien de l’Alliance. La décision française pose de nombreux problèmes. Elle implique l’évacuation des bases américaines et canadiennes établies en France. Elle crée une difficulté avec l’Allemagne où 60 000 soldats français font partie des unités de l’OTAN. Y seraient-ils maintenus et sous quel statut ? En avril 1967, les bases de l’OTAN en France sont évacuées. Plus de 20 000 soldats américains, plus de 80 000 tonnes de matériel, neuf bases, une trentaine de dépôts américains sont transférés hors de France. Le SHAPE, commandé par le général Lemnitzer, qui se trouvait à Rocquencourt, et l’État-Major américain, qui stationnait à Saint Germain-en-Laye, sont déplacés en Belgique. Le Conseil de l’OTAN, installé place Dauphine à Paris, est transféré à Bruxelles.
C’est aussi un affaiblissement de l’Alliance. La France continue de participer au Conseil atlantique dans la mesure où il traite de questions politiques, et de collaborer à certains éléments d’infrastructure de l’Alliance atlantique, comme le réseau radar NADGE, système d’alerte couvrant l’ensemble de l’Europe occidentale. Les 14 partenaires de la France – 13, après le retrait du gouvernement grec en 1974- sont associés dans une organisation militaire intégrée dirigée par un conseil rebaptisé Comité des plans de défense. Le remplacement du chancelier Erhard par Kurt Georg Kiesinger, en novembre 1966, contribue à faciliter l’accord sur le stationnement et le statut des forces françaises d’Allemagne, réalisé le 21 décembre 1966. Et le rapport Harmel (du nom du ministre belge des Affaires étrangères), adopté par l’Alliance en décembre 1967, entend ne pas baisser la garde sur le plan militaire, tout en encourageant les efforts de détente.
Le rapprochement franco-soviétique illustré par le voyage en URSS en juillet 1966 est perçu par les Américains comme la préface à un véritable renversement des alliances. Le voyage au Cambodge en septembre 1966 est l’occasion de critiquer ouvertement la politique américaine au Viêt-nam. De même que dans le conflit du Viêt-nam de Gaulle s’écarte de la position américaine, dans la guerre des Six Jours (juin 1967), il prend délibérément pan: contre Israël et donc contre les Etats-Unis. Son « Vive le Québec libre ! ». lancé à Montréal en juillet 1967, fait scandale en Amérique du Nord. Le gouvernement canadien y voit une intervention dans les affaires intérieures du Canada, puisque le général de Gaulle paraît défendre les partisans de l’indépendance d’une des provinces de l’État fédéral canadien.
Fort du rétablissement monétaire réalisé depuis 1958 par la France, le général de Gaulle n’hésite pas dans une conférence de presse retentissante en février 1965 à prôner le retour à un système fondé sur l’or et l’abandon de l’étalon-dollar, dont il dénonce les abus et les dangers. À ses yeux, le déficit continu de la balance des paiements des États-Unis depuis la fin des années 1950 donne à cette puissance un privilège anormal, nourrit l’inflation mondiale et mine tout le système monétaire international.
La crise du système monétaire international:
La crise du système monétaire oppose les Européens, qui veulent à la fois le maintien de la protection américaine et la jouissance d’une totale autonomie politique et économique, aux États-Unis, qui de leur côté entendent alléger leurs charges financières sans renoncer à leurs prérogatives.
Le déficit commercial américain. À la fin des années 1950, le système monétaire international est le Gold Exchange Standard selon lequel le dollar, dont le taux de change est absolument fixe (35 dollars pour une once d’or), est considéré comme l’équivalent de 1 or pour toutes les transactions. Mais la situation économique évolue au profit des pays européens et aux dépens de l’économie américaine. Les investissements massifs des firmes multinationales, les dépenses des États-Unis à l’étranger (guerre du Viêt-nam) aboutissent à déséquilibrer la balance commerciale jusqu’alors bénéficiaire. Du fait de ce déficit, trop de dollars circulent dans le monde et le marché libre qui s’instaure auprès du marché officiel rend tout à fait impossible le maintien de la parité du dollar car l’once d’or coûte de 40 à 43 dollars sur le marché libre. D’ailleurs, le stock d’or des États-Unis diminue, et en 1967, la France décide d’échanger ses dollars contre de l’or. La RFA voit ses ressources augmenter grâce à ses exportations. Sa balance commerciale et sa balance des comptes sont excédentaires. Elle refuse de réévaluer le mark, solution que préconisaient les Américains. En 1968, à la suite des secousses internes, le franc est attaqué en juillet et en novembre, mais il résiste grâce à la solidarité des gouverneurs des banques centrales des dix pays les plus riches du monde. Si le général de Gaulle décide, le 24 novembre, de ne pas le dévaluer, son successeur Georges Pompidou doit s’y résigner dès août 1969.
Tout au long des années 1960, les États-Unis doivent donc défendre le dollar. La baisse de leurs réserves en or les accule même en 1968 à réserver la convertibilité du dollar en or aux seules banques centrales étrangères. Mais la balance commerciale des États-Unis devient déficitaire en 1971, pour la première fois depuis 1893.
La suspension du Gold Exchange Standard. Pour couper court à la fuite spéculative des capitaux déclenchée dans l’été par l’annonce des mauvais résultats du commerce extérieur américain, le président Nixon suspend brutalement le 15 août 1971 toute convertibilité du dollar en or, y compris pour les banques centrales, ce qui revient à laisser flotter le dollar. Il prend par ailleurs des mesures protectionnistes (en particulier une surtaxe de 10 % sur importations) et annonce que les États-Unis n’assoupliront leur attitude que leurs alliés occidentaux acceptent de partager « le fardeau commun ». Nixon exige des concessions commerciales et monétaires en contrepartie de protection militaire américaine. Le flottement du dollar aboutit à un marasme monétaire et commercial, facteur d’inflation et de crise généralisée.
La dévaluation du dollar. En décembre 1971 (accord de la Smithson Institution) et en février 1973, les États-Unis acceptent de dévaluer le dollar obtiennent une série de réévaluations des monnaies les plus performantes, particulier le yen et le mark. Ces mesures ont pour effet de casser en de l’Europe monétaire : d’un côté les États à monnaie forte, de l’autre les Étals monnaie faible. Le fonctionnement de la CEE s’en trouve perturbé d’autant plus que la crise correspond à l’entrée dans le Marché commun, en 1972.. Royaume-Uni, de l’Irlande et du Danemark.
La constitution de l’Europe des Neuf:
Les traités de Rome avaient prévu une période transitoire de douze ans pour l’abolition progressive des barrières douanières entre les États membres de la CEE et la mise en place d’un tarif extérieur commun.
Au cours de la première étape (1959-1962), la libération des échanges intracommunautaires portant sur les produits industriels se fait plus rapidement que prévu, mais le passage à la seconde étape est plus délicat en raison du démarrage du Marché commun agricole.
Les succès de l’Europe des Six. De longues négociations (« marathons » agricoles de janvier 1962, décembre 1963 et décembre 1964) permettent au Marché commun de poursuivre ses progrès. Celui-ci ne comporte pas seule ment des aspects douaniers, mais il implique aussi une politique agricole commune, comprenant l’organisation de plusieurs marchés importants (céréales, lait, viande), la fixation de prix communs et la création d’un Fonds européen d’Orientation et de Garantie agricole (FEOGA) chargé du financement de cette politique à laquelle la France tient beaucoup en raison de l’importance du secteur agricole dans son économie.
L’Europe des Six se révèle être une réussite, même si sur le plan politique les oppositions entre deux conceptions européennes, celle des partenaires de la France (une Europe fédérale, à caractère supranational) et celle du général de Gaulle (l’Europe des patries), empêchent l’organisation d’une Europe politique en 1961-62, au moment des projets de plan Fouchet. On se borne en avril 1965 à décider la fusion des exécutifs des trois communautés (CECA, CEE, Euratom). Un Conseil des communautés et une Commission unique entrent en fonctions en juillet 1967.
Les mesures douanières. En octobre 1962, Kennedy avait obtenu du Congrès le vote d’une loi douanière, le Trade Expansion Act, aux termes de laquelle les Américains négocieraient avec les Européens dans le cadre du GATT une baisse réciproque de 50 % de leurs droits de douane de façon à stimuler le commerce transatlantique. Ces négociations, dites du Kennedy Round, se terminent le 16 mai 1967 à Genève ; la CEE s’y affirme comme le partenaire principal des États-Unis, capable de tenir tête à la première puissance économique du monde, en vue d’appliquer à partir de 1968 un désarmement douanier réciproque.
La crise de 1965. Provoquée par le refus de la France d’accepter une extension du rôle du FEOGA et le remplacement de la règle d’unanimité par celle de majorité, elle est un reflet du différend entre les deux conceptions de l’Europe. Pendant six mois, la France s’abstient de participer aux réunions du Conseil des ministres de la CEE et pratique la « politique de la chaise vide ». En janvier 1966, le compromis de Luxembourg permet à la France de reprendre sa place au Conseil en contrepartie du maintien de la règle de l’unanimité lorsque des « intérêts très importants » sont en jeu. Le redémarrage effectif du Marché commun au mois de mai permet d’achever l’union douanière le 1er juillet 1968 (un an et demi avant la date prévue).
La mise en place du « serpent monétaire » européen. En revanche, l’union monétaire envisagée à la conférence de La Haye en décembre 1969 et définie à Bruxelles en février 1971 sur la base du « rapport Werner » va rapidement se trouver bloquée par les difficultés du système monétaire international de 1969 à 1971 et par la crise économique mondiale qui commence en 1973. Pour échapper aux variations du cours du dollar, qui continue à fluctuer au gré de la spéculation, les pays de la CEE organisent en avril 1972 le « serpent monétaire » européen qui fixe les parités entre leurs monnaies et limite les marges de fluctuation afin de préserver la régularité de leurs échanges. Pour corriger les disparités de concurrence qui apparaissent au sein de la Communauté quand les parités des monnaies sont modifiées, on crée un système de taxes et de subventions, les « montants compensatoires monétaires » (MCM).
Les nouvelles demandes d’adhésion. Séduits par l’attrait du Marché commun, plusieurs pays sollicitent leur adhésion ou une formule d’association. La CEE conclut ainsi des accords avec la Grèce (1961), la Turquie (1963), Malte (1970) et surtout, par les accords de Yaoundé (1963 et 1969), avec dix-huit pays d’Afrique francophone.
La demande de conversations exploratoires du Royaume-Uni, en 1961, suivie de celle d’autres pays de l’Association européenne de Libre-Échange (AELE), se heurte en 1963 à l’analyse du général de Gaulle qui estime « que la nature, la structure et la conjoncture propres à la Grande-Bretagne diffèrent profondément de celles du continent». Une nouvelle demande d’adhésion britannique est posée par le Premier ministre travailliste Wilson en 1967, moins par conviction européenne que pour secourir une économie mal en point. Elle est rejetée une nouvelle fois par le général de Gaulle.
Les changements politiques en France et en Grande-Bretagne vont favoriser la solution de ces problèmes. En France, à la suite du référendum de 1969 qui entraîne la démission du général de Gaulle, Georges Pompidou accède à la présidence de la République. Il poursuit la même politique extérieure que celle de son prédécesseur, sauf sur la question de I admission de l’Angleterre dans le Marché commun, où lors île la conférence de La Haye, en décembre 1969, il propose le triptyque : achèvement de l’Europe agricole, élargissement à la Grande-Bretagne, approfondissement par la relance de la construction communautaire. Aux élections générales du 18 juin 1970, en Grande-Bretagne, les travaillistes sont battus et le pouvoir passe au conservateur Edward Heath. L’arrivée des conservateurs facilite beaucoup la négociation déjà entreprise à l’époque d’Harold Wilson. Les difficultés n’en demeurent pas moins, ce sont la contribution de la Grande-Bretagne au budget communautaire, le rôle de la livre comme monnaie de réserve et les liens économiques préférentiels avec le Commonwealth (sur le sucre et le beurre en particulier) que la Grande-Bretagne voudrait préserver tout en refusant de respecter le traité de Rome qui implique, en cas d’importations extérieures, de payer au budget de la Communauté un certain pourcentage. La négociation aboutit à un compromis en juin 1971, consistant pour la Grande-Bretagne à verser au budget communautaire un peu plus de 8 % en 1973 et presque 19 % au bout de huit ans. Le cas des exportations de beurre de Nouvelle-Zélande vers l’Angleterre est réglé par un statut spécial. L’intégration de la livre dans le futur système monétaire européen est laissée dans l’ombre.
Le 22 janvier 1972, est signé à Bruxelles le traité d’adhésion non seulement de la Grande-Bretagne mais aussi du Danemark, de l’Irlande et de la Norvège. Par la suite, les Norvégiens refusent par référendum d’entrer dans le Marché commun. L’Europe des Six devient le 1er janvier 1973 l’Europe des Neuf.