Au gré des flots
Dans son palais, au fond des flots, Poséidon, le terrible dieu des mers, est empli d’une inimaginable fureur. Malgré les tempêtes qu’il n’arrête pas de susciter, Ulysse lui échappe sans cesse et sa flotte de douze vaisseaux reste intacte. Pendant ce temps, sur le pont des navires, les hommes d’Ulysse, exténués, se remettent péniblement des assauts de la mer qu’il leur a fallu endurer. Une escale leur ferait du bien ! Et justement, ils distinguent au loin une île qui avance vers eux à la façon d’un vaisseau. C’est le royaume d’Eole, le dieu des vents. Ulysse et ses matelots y abordent. Eole les reçoit bien et offre au roi d’Ithaque, avant son départ, une grande outre de cuir qui contient tous les vents. Tant que l’outre restera fermée, il n’y aura plus à craindre les tempêtes. En effet, dix jours après, au terme d’une tranquille croisière, les douze navires approchent d’Ithaque. Mais la nuit tombe : chacun va se coucher, heureux à l’idée de remettre bientôt les pieds sur le sol de la patrie. Pourtant, les quelques marins qui veillent sur le bateau d’Ulysse voudraient savoir ce que contient la grande outre. Profitant du sommeil des autres, ils dénouent la corde qui la lie. Sur-le-champ, un ouragan d’une force prodigieuse rejette la flotte, loin d’Ithaque, sur l’île des Lestrygons. Onze bateaux s’installent dans un petit port d’apparence paisible ; mais Ulysse, défiant, préfère lais¬ser son navire au large. Il a raison, car à la nuit tombée, le Lestrygons, qui sont d’immondes cannibales, s’attaquer aux vaisseaux ancrés dans le port et en dévorent les équ: pages. Ulysse, aussitôt, fait hisser la voile et s’enfuit.
Les vents amènent le vaisseau rescapé près de l’île d’Ae; Ulysse envoie une patrouille en reconnaissance. Ce quelques marins sont vite entourés par des fauves au con portement bizarre : d’habitude féroces, ces bêtes se montre] affectueuses et réclament des caresses. Parvenus devant i palais magnifique, les Grecs en voient sortir une femme q se présente comme Circé, la reine de l’île, et les invite à v nir déjeuner chez elle. Ils entrent tous, sauf Euryloque q décide d’observer du dehors ce qui se passe. Il voit ses am accepter la nourriture offerte par Circé et, dès qu’ils l’o goûtée, se transformer en porcs. Il court en aviser Ulysse. I héros décide d’aller seul délivrer ses compagnons. Au d tour d’un bois, Hermès, le messager de Zeus, lui fait d( d’une herbe magique qui le mettra à l’abri des sortilèges la fée. Arrivé au palais, Ulysse est à son tour invité par C cé. Protégé par l’herbe, il mange les plats qu’elle lui ofl sans en souffrir. Etonnée, la magicienne comprend que l’homme est aimé par un dieu. Elle renonce à ses maléfices rend leur forme humaine aux hommes qu’elle a métami phosés. Mieux même, elle aide Ulysse à préparer la suite son voyage. Sur ses conseils, le héros descend aux Enfers pour y consulter le devin Tirésias qui l’avertit des périls qui le guettent. Ainsi, le cœur confiant, Ulysse peut reprendre sa folle aventure.
Son navire vogue maintenant vers le pays des Sirènes. Circé l’a mis en garde contre ces créatures aux corps d’oiseaux et aux visages de jeunes filles, qui se servent de leurs chants mélodieux pour ensorceler les marins et les conduire au naufrage. Ulysse est désireux d’entendre ces voix en-chanteresses mais aussi de préserver son navire ! Il ordonne donc aux marins de se boucher les oreilles avec de la cire d’abeille et de l’attacher, lui, au mât du navire. L’équipage côtoie ainsi le pays des Sirènes, qui, assises parmi les os de marins dont elles ont causé la mort, se mettent à chanter. Rien n’est plus délicieux que leurs voix, et Ulysse, solidement lié, supplie qu’on le détache pour pouvoir se jeter à l’eau et rejoindre les Sirènes. Il hurle, pleure, ordonne, menace. Rien n’y fait : rendus sourds par la cire, ses hommes rament et éloignent le bateau de ces fascinants mais dangereux parages. On peut maintenant délier Ulysse qui reprend son poste de commandement. Il est temps ! Le navire s’apprête en effet à affronter un autre danger mortel. Deux monstres marins, Charybde et sa compagne Scylla, le guettent. Charybde avale une grande quantité d’eau et la rejette avec violence, créant ainsi un vertigineux tourbillon. Quelque peu ballotté, le bateau parvient à lui échapper, mais, ce faisant, il s’est trop approché de Scylla. Le monstre dresse ses six têtes de chiennes au-desssus des flots écumants et happe six matelots. Grâce à une habile manœuvre, Ulysse parvient à s’échapper.
Il atteint l’île d’Hypérion où ce dieu solaire laisse paître ses magnifiques boeufs. Epuisés, les Grecs s’endorment sur le rivage. A l’aube, une odeur de viande grillée éveille Ulysse : tenaillés par la faim, ses hommes ont fait rôtir des boeufs sacrés. Six jours durant, les marins se livrent à un gigantesque banquet. Ulysse refuse d’y participer afin de ne pas offenser Hypérion. Furieux de l’attitude des Grecs, ce dernier a demandé à Poséidon de le venger. Aussi, à peine le vaisseau a-t-il repris la mer que des vagues gigantesques le brisent sur un rocher, noyant d’un coup tout l’équipage. Seul Ulysse survit, accroché à un morceau d’épave. Recueilli ensuite par la nymphe Calypso, il passe de longues années auprès d’elle. Cependant Zeus ordonne un jour à Calypso de libérer l’homme qu’elle retient. La nymphe obéit et aide Ulysse à construire un radeau. Sur ce frêle esquif, le héros tente de regagner Ithaque. La haine de Poséidon n’est pourtant pas éteinte. Une mer déchaînée engloutit la fragile embarcation. Ulysse nage désespérément pour échapper aux flots qui finissent par le jeter sur une plage. Des jeunes fille l’y découvrent ; parmi elles, Nausicaa, fille du roi des Phéaciens, le conduit à son père qui règne en maître sur cette île. Le roi écoute Ulysse raconter ses multiples aventures et lui prête un navire et un équipage : après dix ans passés sur les mers, Ulysse va enfin revoir Ithaque.
Vidéo : Au gré des flots
Vidéo démonstrative pour tout savoir sur : Au gré des flots
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