La folie d'Ulysse
Troie. Alors que le vent se lève et que son bateau est déjà loin, il jette un dernier regard sur son royaume en se demandant s’il le reverra un jour. Bientôt, Ulysse et les autres retrouvent la flotte grecque aux beaux vaisseaux et aux innombrables guerriers. Les plus grands rois sont là, accompagnés de leurs puissantes armées. Le vieux et sage Nestor côtoie le vaillant Diomède ; les deux Ajax, le grand et le petit, font régulièrement manœuvrer leurs soldats. Un seul souci anime encore Agamemnon, désigné comme chef de tous les Achéens : le jeune et bouillant Achille n’a pas encore rejoint l’armée. Sans ce demi-dieu, il n’y a aucun espoir pour les Grecs de prendre Troie et de rendre Hélène à Ménélas. Où est Achille ? Nul ne le sait, mais le bruit court que sa mère, Thétis, l’une des déesses de la mer, l’a dissimulé, déguisé en fille, dans le palais du roi Lycomède.
En effet, Achille, ayant perdu tout souvenir du guerrier qu’il était, vit parmi les filles de ce roi, vêtu comme elles et passant ses journées en occupations féminines. Ulysse en a eu vent et il juge que, puisqu’il a dû lui-même quitter sa patrie contre son gré, il n’y a aucune raison qu’Achille reste en arrière ! Aussi le subtil roi d’Ithaque se déguise-t-il en colporteur. Il se présente au palais de Lycomède avec des paniers pleins de bijoux, de franfreluches. Avec des cris de joie, les princesses se précipitent sur ces marchandises et Achille, se prenant pour une fille, fait de même. Mais, au fond d’un panier, Ulysse a dissimulé des armes : glaive, bouclier, javeline. Soudain, Achille les aperçoit. Après un instant de stupéfaction, il se saisit du bouclier, brandit l’épée et lance son cri de guerre. Toute sa mémoire lui est revenue. Il appelle auprès de lui son cousin Patrocle et ses guerriers Myrmidons, et suit Ulysse jusqu’au port où l’armée grecque s’est réunie.
Les cent mille combattants achéens sont prêts à partir. Déjà les matelots ont hissé les voiles… Pourtant rien ne se passe car le vent ne veut pas souffler. Le devin Calchas révèle aux Grecs que la flotte ne peut pas partir parce que son chef, Agamemnon, a jadis offensé la déesse de la chasse, Artémis. Pour annuler la malédiction lancée par celle-ci, il faut qu’Agamemnon sacrifie sa fille aînée, Iphigénie, à Artémis. L’acte sanglant s’accomplit, devant tous les Achéens, tête baissée et en larmes. A peine le sacrifice est-il achevé que le vent se lève. L’armée embarque, puis les vaisseaux grecs appareillent en direction de Troie.
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