Phaéton
En matière de vanité, Phaéton est un peu le petit cousin d’Icare. À une différence près : Phaéton, lui, est d’essence divine. Il est le fils d’Hélios, le dieu qui conduit le char du Soleil. D’ailleurs, son nom en grec signifie « celui qui brille ».
S’il est une chose par laquelle Phaéton ne brille guère, c’est la modestie. Le jeune homme ne peut s’empêcher de se vanter tout le temps. Il répète à qui veut l’entendre qu’il est le fils du Soleil et, chaque jour, il ne rate pas une occasion de montrer fièrement à ses amis la course du char de son père à travers le ciel.
Phaéton est tellement imbu de lui-même .qu’il en devient franchement ennuyeux. Un jour, un de ses camarades, excédé, le met au défi de prouver son origine divine. Piqué au vif, Phaéton va trouver Hélios : il a besoin d’une preuve et supplie son père de l’aider.
Hélios n’est pas difficile à convaincre. Il aime tel-lement Phaéton, ce fils unique que lui a donné la nymphe Clyméné, qu’il est incapable de rien lui refuser. Il jure même par le Styx, le fleuve des Enfers, qu’il lui accordera tout ce qu’il voudra .
Erreur… Phaéton s’enhardit à demander la chose la plus incroyable que l’on puisse imaginer : conduire lui-même le char du Soleil.Hélios est effaré. Certes, il accomplit chaque jour la même course à travers ciel, conduisant d’est en ouest le char du Soleil, puis se reposant, le soir, dans l’île des Bienheureux, mais il est le seul à pouvoir maîtriser les quatre chevaux fougueux qui tirent cet attelage. Jamais Phaéton n’aura la force nécessaire. Hélios tente de le raisonner, en vain. Phaéton trépigne et son père, lié par sa promesse, finit par se laisser faire.
Le jeune fanfaron s’élance vers le ciel. Son orgueil s’enfle, s’enfle… Quelle bonne leçon il va donner à tous ces mortels ! Il en rit déjà. Les chevaux cin¬glent l’air. Phaéton est grisé par la vitesse. Grisé au point qu’il perd bientôt tout contrôle. Il n’a pas vu que le galop s’accélérait, que les chevaux, insensiblement, prenaient le mors aux dents. Bientôt, le quadrige est complètement emballé. Impossible de maintenir la moindre trajectoire.
Tantôt, le char monte tellement haut qu’il risque de heurter les constellations, tantôt, il descend si bas qu’il brûle les champs et dessèche les rivières. Phaéton tire sur les rênes. Il tire de toutes ses forces, mais rien n’y fait. Catastrophe !
Phaéton est bien conscient maintenant de sa vanité et de sa bêtise. Il s’en veut de ce caprice pitoyable. Il est trop tard. Vue du ciel, la Terre ressemble déjà à une boule de feu… C’est alors que Zeus intervient.
Pour éviter la destruction de l’univers, le dieu des dieux saisit la foudre et la projette sur Phaéton. Le char du Soleil s’arrête net. Les chevaux poussent un long hennissement. Et Phaéton est précipité la tête en bas dans le fleuve Éridan.
Voilà ce qu’il en coûte aux jeunes présomptueux de se prétendre autre chose que ce qu’ils sont.
Vidéo : Phaéton
Vidéo démonstrative pour tout savoir sur : Phaéton