Hommes et femmes en nations : Géopolitique du chaos
La guerre froide, atténuée après 1962, disparaît avec la mort du rideau de fer en 1989-1990. Mais, bien loin de générer la paix universelle, ou encore le « nouvel ordre mondial » rêvé par les Etats-Unis, cette disparition débouche plutôt sur un grand désordre dans les relations internationales que le journaliste Ignacio Ramonet, éditorialiste du Monde diplomatique, a proposé d’appeler « géopolitique du chaos ». Et l’expression a connu un succès mérité. La principale modalité est l’incertitude. « Tel est le principe qui régit désormais la marche du monde. Le champ de l’instabilité s’est élargi aux dimensions de la planète et, dans presque tous les domaines, règne maintenant l’indétermination. À l’univers prévisible de la guerre froide — équilibré par la puissance militaire comparable des deux super-grands — succède un contexte politique fortement bouleversé, imprévisible, énigmatique.Au cœur de ce nouveau panorama, un phénomène d’une amplitude exceptionnelle : la disparition brutale de l’Union Soviétique. La mort de cette grande puissance et, tout simplement, de cet Etat (que la nouvelle Communauté d’Etats indépendants [CEI] ne remplace pas) crée, à l’échelle planétaire, un vide stratégique dont on mesure à peine les conséquences. Il n’existe pas de précédent historique d’une fin aussi rapide — deux ans à peine, 1990-1991 — d’un redoutable empire n’ayant point connu la défaite militaire.
Et l’Europe ? Le sommet de Maastricht [février 1992] a montré que, devant la grande décomposition de l’Est, la Communauté européenne souhaite apparaître comme un robuste pôle de stabilité. Il n’empêche que chacun est conscient d’une nouvelle donne majeure : l’aspiration de l’Allemagne à jouer un rôle plus important aussi bien au sein de la CEE qu’à l’échelle européenne et mondiale. L’équilibre de la CEE était dû au poids comparable de ses quatre composantes principales : France, Royaume-Uni (deux vainqueurs de la Seconde Guerre, puissances nucléaires et membres permanents du Conseil de sécurité), Allemagne et l’Italie (les deux vaincus) dont la population était d’importance semblable (entre 55 et 60 millions d’habitants). Cela, en outre, reposait sur une entente tacite : la direction politique revenait en quelque sorte à la France, tandis que l’Allemagne constituait le moteur économique. Cet édifice est en péril. »
Est-ce à dire que la puissance nord-américaine profite de cet affaiblissement ?
Sur le plan géopolitique, les Etats-Unis dominent certes le monde. Ils exercent une écrasante suprématie dans cinq domaines : politique, économique, militaire, technologique, culturel. Toutefois, la suprématie militaire ne se traduit plus automatiquement par des conquêtes territoriales devenues politiquement mr,érables, financièrement trop coûteuses. Et médiatiquement désastreuses
Vidéo : Hommes et femmes en nations : Géopolitique du chaos
Vidéo démonstrative pour tout savoir sur : Hommes et femmes en nations : Géopolitique du chaos
https://www.youtube.com/embed/bxX0iQmAEUc