En guise d'apéritif : Pour créer des néologismes , que choisir : le grec , le latin ou un mélange des yeux ?
Lorsqu’on crée des néologismes, il est important de respecter une certaine unicité dans le choix de la langue. En principe, si la racine est grecque on utilisera également un préfixe ou un suffixe grec (idem pour le latin). Ce n’est cependant pas toujours possible et c’est d’autant moins grave (pour autant que cela reste l’exception) que le latin classique comporte des mots hybrides latin-grec. En effet, la langue latine classique était assez pauvre et a été contrainte, de ce fait, d’intégrer de nombreux mots grecs, lesquels sont devenus des mots latins et traités comme tels par cette langue. Au sujet du respect de l’unicité linguistique. signalons que le très récent néologisme biotechnologie, construit sur trois racines grecques, est parfaitement correct. Cependant, les scientifiques ne sont pas nécessairement des linguistes et on peut rencontrer n’importe quoi parmi les néologismes (en tératologie, par exemple. Geoffroy Saint-Hilaire. le fondateur de la tératologie scientifique. a proposé dans son Mémoire sur la classification des monstres des néologismes qui tiennent difficilement la route…). En France même, le mot Futuroscope est un mot bâtard construit à partir d’une racine latine et d’une racine grecque.
On notera également que dans certaines disciplines le grec prime (comme, par exemple, en médecine) alors que dans d’autres disciplines il peut y avoir un équilibre (comme, par exemple, en botanique). Pour ce qui concerne, les noms d’unité, la règle de départ était fort simple : des préfixes grecs pour les multiples (déca. hecto. kilo. mega. giga. téra) et des préfixes latins pour les sous-multiples (deci. cent, milli). Cette règle n’a cependant pu être observée que pendant peu de temps. Lorsqu’on a voulu créer une unité pour le millionième, on aurait normalement du choisir un préfixe latin, mais c’est un préfixe grec qui a été sélectionné (micro). La règle ayant été une première fois trahie, rien n’empêchait de continuer et ce sont des mots italien (pico) et même danois (femto et atto) qui furent utilisés pour créer de nouveaux sous-multiples .grecs et latins