Les Romains : Les dieux de Rome
A la différence des Grecs, les Romains primitifs manquent d’imagination pour expliquer l’univers ou pour raconter les aventures de leurs dieux. Leur mythologie est une mythologie sans mythe.
Les divinités nationales
Les Latins adorent une multitude de divinités spécialisées dans tous les actes de la vie quotidienne. La plus ancienne est Vesta, protectrice du foyer, de chaque famille mais également de chaque cité. Elle est assistée par les lares, gardiens de l’enclos, et les deux pénates, responsables des victuailles.
Trois divinités importantes sont réunies en « triade » : Saturne, Janus, Mars.
Saturne est un dieu fertilisateur de la terre, à la fois laboureur et vigneron.
Janus est dieu de la Lumière, à l’origine de toute vie et donc de toute entreprise. Le premier mois de l’année (Januarius : janvier) lui est consacre. Préposé au contrôle des portes, il a comme tel double visage, l’un tourné vers l’intérieur, l’autre vers l’extérieur. Son temple est situé à l’entrée du forum : en temps de guerre, il est tenu ouvert, afin de permettre au dieu de sortir pour aider les Romains.
Mars, d’abord divinité de la Végétation, est le dieu des Combats, paysan et soldat comme tout Romain.
Les Étrusques (vie siècle avant J.-C.) installeront à Rome une triade différente, composée de Jupiter, Junon et Minerve.
Jupiter est dieu du Ciel et du Tonnerre ; on le prend à témoin dans les serments.
Junon, déesse de la Lumière, est la protectrice des femmes.
Minerve est déesse de l’intelligence.
La mythologie gréco-romaine
Les conquêtes amenèrent les Romains à accueillir chez eux les dieux des peuples vaincus, à leur trouver des points communs avec leurs dieux nationaux et à emprunter leurs mythes.
L’intermédiaire des Étrusques favorisa l’adoption de la cosmogonie des Grecs et le rapprochement de leurs dieux avec les dieux latins.
Ainsi, les Romains convinrent que la Terre et le Ciel (Uranus) avaient donné naissance aux douze Titans, le dieu italique Saturne revêtant l’identité de Cronos ; ayant été chassé du ciel par son fils, il avait trouvé refuge dans le Latium* et y avait fait régner l’âge d’or.
Divinité infernale, Dis Pater fut assimilé à Hadès sous son surnom grec de Pluton (le Riche), et l’épouse de celui-ci, Perséphone, à la déesse étrusque Proserpine. De la même façon, Jupiter fut assimilé à Zeus (Ciel et Toute-puissance), Junon à Héra (Ciel et Mariage), Minerve à Athéna (Intelligence) – Junon et Minerve étant respectivement épouse et fille de Jupiter.
L’Olympe romano-grec continua à se peupler, réunissant Cérès (Terre et Fécondité), réplique romaine de Déméter ; Diane (Lune, Chasse), réplique d’Artémis ; Mars (Guerre), d’Arès ; Mercure (Commerce), d’Hermès; Neptune (Mer), de Poséidon ; Vénus (Amour et Beauté), d’Aphrodite ; Vesta (Foyer), d’Hestia ; Vulcain (Feu), d’Héphaïstos.
Quant au dieu grec Apollon (Soleil, Arts), il entra directement dans le panthéon romain avec son nom et sa personnalité helléniques, les Romains, peu artistes dans leurs débuts, n’ayant aucune divinité nationale à lui comparer.
Les Romains et les dieux d’Orient
Outre les divinités de la Grèce, les Romains ont fait accueil aux dieux orientaux. Tout particulièrement a la déesse mère Cybèle (assimilée à la Rhéa des Grecs), qui se verra confier, en association avec son fils Jupiter, la domination de l’univers tout entier.
Les armées de l’Empire introduiront également à Rome le culte du dieu perse Mithra ; avec une conviction telle qu’il se substituera peu à peu à tous les cultes existants. Il sera systématiquement opposé à la croyance en Jésus-Christ, et l’empereur Dioclétien, persécuteur du christianisme, proclamera Mithra « protecteur de l’Empire ».